Comment se positionnent J’ai lu et Folio depuis le rachat de Flammarion par Gallimard ? Leurs images respectives sont aux antipodes l’une de l’autre : littéraire et patrimoniale pour Folio, populaire et grande distribution pour J’ai lu. Mais, depuis quelques années, la réalité a évolué. J’ai lu est monté en gamme et a pris pied dans les librairies de premier niveau, quand Folio a davantage misé sur la littérature grand public.

« J’ai lu et Folio constituent désormais le premier groupe de poche, devant tout le monde, souligne Yvon Girard, responsable du développement éditorial de Gallimard. Nous avons une complémentarité assez remarquable pour couvrir le spectre complet de tout ce qui peut être publié en poche. »

Des pistes d’action se dégagent déjà. Premier effet « groupe » : « Nous allons définir ensemble des manières d’agir par rapport aux acquisitions auprès d’éditeurs tiers, nous concerter pour savoir quel type d’offre faire et qui est le mieux habillé pour. Il est évident que nous n’allons pas faire de la surenchère entre nous », explique Yvon Girard.

Autre chantier, les collections de classiques, qui sont concurrentes avec « Etonnants classiques », « Garnier Flammarion », « Folioplus classiques », « Folio classique ». « Nous allons établir nos programmes avec un minimum de concertation et réfléchir quelles lignes définir, précise Yvon Girard. Il y a là des synergies à créer, surtout dans le domaine public. Nous réfléchissons aux problématiques de marketing, de positionnement commercial et de prescription. » Mais, assure-t-il, « nous n’envisageons pas pour l’instant de supprimer des collections ou d’en créer de nouvelles.Il y a des situations dans lesquelles une offre diversifiée sur un même sujet peut créer un marché, et cela ne porte pas préjudice ». La réflexion vaut aussi pour les sciences humaines avec « Champs » (Flammarion), « Tel », « Folio essais », « Folio histoire » (Gallimard).

Plus globalement, résume Yvon Girard, « il n’y a pas de raison de casser des identités qui existent, si les offres respectives sont bien définies, avec des champs où chacun se reconnaît. Il serait dommage d’avoir des lignes un peu troubles, qui feraient que l’on se demande où placer un livre, en J’ai lu ou en Folio ». <

11.10 2013

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