Histoires de l'aube. Si le mystère de la fin obnubile la plupart des mortels, celui du commencement n'est pas moins épais. Miracle de la naissance si bien figuré par ce poussin qui perce sa coquille... La grand-mère de Jean-Luc Outers lui pointait la petite boule de duvet jaune, lorsque, enfant, il l'accompagnait ramasser les œufs. Mais le merveilleux n'est-il pas plus grand encore chez l'humain - longue gestation dans le liquide amniotique, laborieuse parturition et vagissante entrée du bébé dans le monde. D'ailleurs, avoue l'écrivain belge dans ce récit intime Le commencement, l'éternité : « Il n'a rien demandé, pas même d'être là [...]. On lui a donné un nom pour l'identifier dans la masse, point minuscule sur la carte de l'humanité. Moi, c'est Jean-Luc, allez savoir pourquoi. » Pour le narrateur né en 1949, se remémorer l'enfance c'est faire une relation de voyage vers cette Belgique d'après-guerre qui vit les parents quitter la campagne pour la ville. C'est l'histoire de jumelles (sa mère et sa tante) décidant avec l'accord de leurs époux d'habiter sous le même toit bâti exprès pour leur famille nombreuse et symétrique. Belgique d'Eddy Merckx qui faisait palpiter ses fans à chaque étape alpestre ou pyrénéenne, Belgique que servait le père de l'auteur, homme politique dont la carrière s'acheva par un AVC... En retraçant ses pas à l'aube de l'existence, Jean-Luc Outers, prix Victor Rossel 1992 pour Corps de métier (La Différence), comprend que l'écriture n'est autre que cette première démarche, hésitante, tout émerveillée, de se tenir debout sur la terre.
Le commencement, l'éternité
les Impressions nouvelles
Tirage: 800 ex.
Prix: 18 € ; 208 p.
ISBN: 9782390702511