La brocanteuse Simone Baulez est bien propriétaire des Cahiers de Cioran

Emil Cioran © Jacques Sassier

La brocanteuse Simone Baulez est bien propriétaire des Cahiers de Cioran

Quinze ans après les faits, la Cour de cassation vient de rejeter le pourvoi de la belle-soeur de l'écrivain, qui en revendiquait la propriété.

avec sp Créé le 15.04.2015 à 21h52

Emil Cioran n'avait sans doute pas prévu que ses cahiers s'arracheraient... non pas en librairie, mais en justice.

La Cour de cassation a rejeté, mercredi 26 septembre, le pourvoi d'Eleonora Cioran, belle-soeur de l'écrivain - qui avait donné pouvoir à Laurence Tacou des éditions de l'Herne pour en disputer la propriété. La brocanteuse Simone Baulez, qui les avait trouvés dans une cave, en devient donc définitivement propriétaire.

Après la mort de Cioran en 1995, la brocanteuse Simone Baulez est mandatée pour débarrasser l'appartement de Simone Boué, compagne de l'écrivain. Elle retrouve dans la cave 35 vieux cahiers inédits, qui constituent le journal de Cioran à partir de 1972 et l'esquisse de certaines de ses oeuvres.

Vente chez Drouot bloquée

En décembre 2005, Simone Baulez prévoit de vendre les cahiers chez Drouot, la mise aux enchères se situant entre 150000 et 200000 euros. Mais la bibliothèque littéraire Jacques-Doucet - ou plutôt la Chancellerie des universités de Paris dont elle dépend - fait bloquer la vente.

Elle bénéficie en effet du legs des manuscrits de l'écrivain, et le lot convoité ne lui avait pas été remis par Simone Boué à la mort du philosophe.

En 2008, le Tribunal de grande instance de Paris rejette la revendication de la bibliothèque, ce que confirme en mars 2011 une décision de la Cour d'appel. La brocanteuse en garde donc la propriété matérielle.

Seconde réclamation, celle de la belle-soeur de l'écrivain quelques semaines plus tard en juin 2011. Eleonora Cioran, qui souhaite récupérer les manuscrits en arguant du contenu du testament de l'écrivain, engage un recours en cassation. La semaine dernière, la Cour de cassation a rejeté son pourvoi.

Simone Baulez garde donc définitivement la propriété matérielle des cahiers, et pourra les revendre en un seul lot si elle le souhaite.
15.04 2015

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