Turquie

La Cour Suprême turque casse la condamnation à perpétuité du romancier Ahmet Altan

Ahmet Altan - Photo Kokkalis Program - Licence CC BY-NC-SA 2.0

La Cour Suprême turque casse la condamnation à perpétuité du romancier Ahmet Altan

Le romancier et journaliste turc Ahmet Altan n'est plus condamné à perpétuité mais il n'est toujours pas remis en liberté, dans l'attente d'une décision de la Haute Cour Pénale d'Istanbul. Actes Sud publiera en septembre ses textes de prison.

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Par Vincy Thomas
Créé le 08.07.2019 à 22h00

Le 5 juillet, la Cour Suprême turque a cassé les condamnations à perpétuité d'Ahmet Altan, de son frère Mehmet et de Nazli Ilicak, tous trois accusés d'avoir participé au putsch manqué de juillet 2016.

"Elle a conclu qu'Ahmet Altan et Nazli Ilicak n’avaient pas commis l’infraction de « violation de la Constitution », et n’a retenu contre eux que celle d’« aide à un groupe terroriste sans être membre »" explique Actes Sud dans un communiqué, tout en précisant, que "la Cour a rejeté les demandes de remise en liberté d’Ahmet Altan et de Nazli Ilicak." En revanche, Mehmet Altan a été acquitté.

L'Affaire est désormais entre les mains de la 26e Haute Cour Pénale d'Istanbul.

C'est un revirement de situation puisque l'écrivain, essayiste et célèbre journaliste turc Ahmet Altan, emprisonné depuis septembre 2016, venait de voir sa condamnation à perpétuité, pour tentative de "renverser l'ordre prévu par la Constitution de la République de Turquie" confirmée par la Cour constitutionnelle. Il avait été condamné en février 2018 à la réclusion criminelle à perpétuité par le 26e tribunal pénal d'Istanbul, reconnu coupable d’avoir tenté de "renverser l’ordre prévu par la Constitution de la République de Turquie ou de le remplacer par un autre ordre ou d’avoir entravé son fonctionnement pratique au moyen de la force et de la violence."

En 2016, Asli Erdogan avait rappelé: "Après le coup d’état manqué de juillet 2016, nous sommes les deux premiers écrivains à avoir été arrêtés sur des chefs d’accusation kafkaïens. La prison à vie a été requise contre nous et nous avons cru d'abord que c’était une blague. Nous avons cru qu’ils nous libéreraient après avoir eu la satisfaction de nous avoir maltraités. Ils m’ont relâchée, mais lui, ils l’ont condamné à perpétuité. Sans preuve, sans faits avérés, c’est purement atroce ! J’appelle tous les écrivains, les éditeurs, les journalistes à être solidaires d’Ahmet Altan et de tous les écrivains, journalistes, jetés en prison ou persécutés."

La pétition lancée par Actes Sud et le collectif Les nouveaux dissidents avait alors récolté 28500 signatures.
 
 

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