Paris

Une signalétique improvisée par les bibliothécaires pour indiquer la nouvelle circulation.- Photo VILLE DE PARIS

«Ah ! vous avez agrandi la bibliothèque ! » s’est exclamé l’un des visiteurs venu découvrir le 14 mai la « nouvelle » bibliothèque Goutte-d’Or dans le 18e arrondissement de Paris. En réalité, la surface de l’établissement est la même - 970 m2 -, mais l’organisation a été entièrement chamboulée sous la houlette de Marie-Laure Gestin et du cabinet d’architectes Palatre & Leclere, procurant un sentiment d’espace. Surtout au rez-de-chaussée - la bibliothèque s’étend sur 5 niveaux - qui a perdu sa longue et rébarbative banque de prêt et gagné des rayonnages style Lego, bas et colorés. Sont proposés dès l’entrée différents espaces attractifs : un « manège », ainsi baptisé parce que les documents présentés sont renouvellés fréquemment, un kiosque pour la presse, un espace musique, un beau rayonnage de poésie, mais aussi des polars, des livres d’évasion… Original : l’espace Pass’Age qui, comme son nom l’indique, offre des documents pour tous les âges, et pas forcément sages… « L’idée est d’accueillir avec chaleur le public, lui proposer de façon colorée et confortable ce qu’on met à sa disposition, comme un petit concentré de la bibliothèque au rez-de-chaussée », explique Marie-Laure Gestin.

Les autres niveaux, desservis par un escalier plus large que le précédent - la circulation a été inversée - ont été eux aussi modernisés et colorés. Parmi les nouveautés : un pôle autoformation, un espace numérique, une discothèque qui prend tout un étage avec un espace Démothèque comprenant un fonds de CD inédits enregistrés par les groupes du centre musical Barbara situé juste en face.

Il faut espérer que cette métamorphose réussie de la bibliothèque Goutte-d’Or fasse oublier le feuilleton qui a accompagné l’existence de cet établissement depuis sa naissance il y a quatorze ans : déficiences de conception, mauvaise ventilation, difficulté de circulation, problème de façades vitrées, etc. Déjà des travaux avaient obligé l’établissement à fermer en 2004 et les offres peu attrayantes de la Ville de Paris pour ces nouveaux travaux avaient découragé les entreprises. A tel point qu’un an après la fermeture, en 2011, le chantier n’avait pas encore commencé, provoquant un tollé de la part des élus et des personnels CGT. Le budget des travaux lui aussi a doublé, atteignant plus d’un million d’euros. Laurence Santantonios

11.10 2013

Les dernières
actualités