LE TEST DES EBOOKS CHEZ DORLING KINDERSLEY- Photo OLIVIER DION

Pour la première fois à Francfort, un colloque "Children Publishing Goes Digital" a été spécifiquement consacré, le 11 octobre, au numérique dans l'édition pour la jeunesse. Et de fait, cette activité s'est imposée cette année comme un véritable business >dans lequel les Français ne sont pas en reste. Sur les stands hexagonaux, la séduction des "apps" et des divers ebooks enrichis était contagieuse. Si Nathan, pionnier des applications pour la jeunesse sur iPad, annonçait avoir vendu 40 000 T'choupi joue avec les couleurs depuis décembre 2010, d'autres éditeurs témoignaient de leur créativité dans ce domaine, comme Bayard, Usborne ou Gallimard Jeunesse. Hachette Jeunesse ou Albin Michel Jeunesse leur préfèrent l'ebook enrichi.

UNE BALLE DANS LE PIED

La directrice d'Albin Michel Jeunesse, Marion Jablonski, présentait L'herbier des fées de Benjamin Lacombe, dont le travail sophistiqué trouve un écho en numérique, avec fondus enchaînés, petits films tremblés à la Méliès et dissections de fées. Pour Montreuil seront aussi disponibles 60 titres de la série Geronimo Stilton, et plusieurs albums de Jacques Duquesnoy. "L'Apple Store est suicidaire, assure-t-elle, c'est un environnement gratuit, et les applications ne sont qu'un outil promotionnel. On ne peut pas vendre une oeuvre dans ce contexte.""On se tire une balle dans le pied quand on vend 0,79 euro une application avec de l'animation, du son, ou une version bilingue. Mais à plus de 2 euros, les gens ont l'impression qu'on les assassine", remarque Franck Girard, directeur général de Bayard éditions-Milan.

Tandis que Nathan continue d'explorer la réalité augmentée, Milan a développé un Atlas unique : on promène l'iPhone (ou l'iPod Touch) sur la page et apparaît un menu proposant informations, photos, vidéos, jeux. L'éditeur le décline à travers plusieurs applications. "On ne dévalorise pas l'objet papier puisqu'il peut être acheté seul. L'application n'est pas un substitut du livre mais un complément nécessaire", commente Franck Girard.

Compte tenu du coût de production, la coédition est primordiale. Gallimard Jeunesse va signer cinq contrats avec les coéditeurs de la collection papier, mais publiera directement en russe, faute d'interlocuteur dans ce pays. "Même avec une application multilingue, les éditeurs ont du mal à s'implanter sur des marchés locaux qu'ils ne connaissent pas. Le monopole de l'App Store les pousse aussi à chercher des canaux de distribution complémentaires", confirme Terence Mosca, responsable du numérique pour Gallimard Jeunesse.

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