Festival de Cannes

La Palme d’or pour "Parasite" de Bong Joon-ho

Bong Joon-ho recevant sa Palme d'or au 72e Festival de Cannes - Photo Canal +

La Palme d’or pour "Parasite" de Bong Joon-ho

Le cinéma de Bong Joon-ho a fait l'objet de quelques publications en français. Cette année, la compétition du festival de Cannes ne proposait pas d'adaptations de roman. Pourtant, le livre a souvent été présent  dans les films.

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Par Vincy Thomas, Cannes
Créé le 26.05.2019 à 18h55

Pour la première fois, un film sud-coréen a remporté la Palme d’or au 72e Festival de Cannes. Film de genre sur le chaos social, la lutte des classes et les inégalités, Parasite, de Bong Joon-ho, qui sort en salles le 5 juin, était l’un des films les plus plébiscités du festival.
 
En attendant d’éventuels ouvrages autour de ce thriller « familial »,  les films de Bong Joon-ho ont bénéficié de publications en français. La Rabbia avait sorti en décembre dernier Memories of Murder : l’enquête, essai de Stéphane Du Mesnildot, sur son film fondateur et culte.
 
Son adaptation de la bande dessinée française Le Transperceneige (Snowpiercer au cinéma) avait été l’objet d’une analyse sur la BD et sa version cinématographique dans Histoires du Transperceneige (Casterman), par Nicolas Finet et Bong Joon-ho (2013) et d'un numéro spécial de L’Avant-scène cinéma en 2014.
 
En anglais, l’éditeur Seoul Selection avait publié une biographie et étude du cinéma du réalisateur dans Bong Joon-ho de Jung Ji-Youn. En Corée, quasiment tous ses films ont été déclinés sous forme de livres, que ce soit des documents (storyboards, coulisses de tournage) ou même des romans et BD comme ce fut le cas avec son film culte The Host.
 
Malgré sa vitalité et ses qualités, le cinéma sud-coréen a rarement été traité dans l’édition française. L’un des livres de référence reste celui d’Adrien Gombeaud, Séoul cinéma : les origines du nouveau cinéma coréen  (L’harmattan, 2006). Dans son n°167, la revue Pouvoirs (Seuil, 2018) revient aussi sur cet outil de « soft-power » diplomatique et commercial.
 
Des livres dans les films
 
Cette année Cannes a enthousiasmé les festivaliers. S’il n’y avait aucune adaptation de roman en compétition, le livre était bien présent dans les films. On a pu voir Sharon Tate (incarnée par Margot Robbie) acheté un exemplaire de Tess d’Uberville de Thomas Hardy (Hachette, collection "Black Moon") dans Once Upon Time in Hollywood de Quentin Tarantino, livre qu’adaptera Roman Polanski au début des années 1980.

Dans Sibyl, actuellement en salles, Virginie Efira est une romancière, et le film s’amorce sur un dialogue assez déprimant sur la baisse de la lecture et l’état de l’édition. Dans Bacurau (Prix du jury), le préfet corrompu distribue une tonne de livres d’occasion à la bibliothèque locale alors que le village manque d’eau.

Le personnage d’Antonio Banderas (Prix d’interprétation masculine) lit beaucoup dans Douleur et Gloire de Pedro Almodovar, dont le prix Goncourt L’ordre du jour d’Eric Vuillard (Actes sud).

Sans oublier les lectures que s’échangent les deux femmes de Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma (Prix du scénario). C’est d’ailleurs à travers un livre, page 28, que leur amour restera gravé éternellement.

Mais le plus bel hommage à la littérature est sans doute celui qu'Elia Suleiman rend à Honoré de Balzac dans sa merveilleuse et hilarante fable It Must Be Heaven (mention spéciale du jury),  avec l'enseigne d'un magasin parisien au doux nom de L'humaine comédie.

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