Roman/Japon 18 oct. Sawako Ariyoshi

« En l'an 2000, le Japon compterait plus de trente millions de retraités. » Cette réalité s'accompagne souvent d'un grand dénuement. Peu de romans osent aborder cette réalité sans faux-semblants. Sawako Ariyoshi est une impressionniste de la vie. Elle la décrit par touches presque aussi infimes que le rôle assigné aux femmes au Japon. Adulée là-bas, l'auteure disparue s'intéressait déjà aux questions de générations dans Les dames de Kimoto. Cette fois, elle les fait cohabiter sous le même toit.

Akiko se veut moderne et indépendante. Malgré son statut d'épouse ou de mère, elle a un travail stable. « Les femmes désormais n'accepteraient plus de se sacrifier... » Le sort en décide pourtant autrement quand son beau-père, Shigezo, devient veuf. Paumé, l'ancien tyran domestique ne ressemble plus qu'à une ombre. Impossible de l'abandonner.

En s'installant chez son fils, il chamboule l'ordre familial établi, surtout celui d'Akiko chargée de s'occuper de lui. L'octogénaire ne s'avère guère commode. « La vieillesse était un drame global, à la fois social et individuel, médical et psychologique. » L'auteure fait preuve d'une grande acuité en l'approchant d'aussi près. Elle y insuffle toutefois une lueur de douceur.

Sawako Ariyoshi
Le crépuscule de Shigezo - Traduit du japonais par Jean-Christian Bouvier
Mercure de France
Tirage: 4 000 ex.
Prix: 20,8 euros ; 320 p.
ISBN: 9782715248007

Les dernières
actualités