26 OCTOBRE - THRILLER France

Mike Logan, l'ancien shérif de River Falls à qui Alexis Aubenque a déjà consacré une trilogie en 2008-2009 - prix Polar 2009 à Cognac pour le deuxième volet, Un automne à River Falls -, a obtenu d'être réaffecté à Seattle, dans l'Etat de Washington. Promu chef du service des homicides, le capitaine Logan n'intervient plus sur le terrain. Il y envoie ses inspecteurs, comme les lieutenants Nelson et Rivera. Lui, beau milliardaire ténébreux devenu policier à la suite de la mort tragique de ses parents, qui habite sur un yacht de 700 000 dollars, et elle, descendante d'immigrés latinos, opiniâtre, décidée à réussir, ils forment tous deux un binôme solide. Ça tombe bien : on vient de retrouver, saigné dans sa cuisine, un certain Brandon Foster, étudiant-artiste apparemment sans problème, énigme qu'ils vont devoir élucider.

Au début, ils pensent à une histoire de deal de coke qui aurait mal tourné. Mais ils vont vite devoir faire attention : Brandon n'était autre que le petit ami de Sandy, la plus jeune fille de Charles Winegrove, un gros industriel et l'un des hommes les plus puissants de la ville. Nelson le connaît bien, il était l'ami de ses parents, et ils se sont déjà affrontés dans le passé : Winegrove a empêché son autre fille, Debbie, d'épouser un simple flic. Pourtant, ces deux-là s'aimaient et s'aiment encore.

L'enquête va devoir être menée de façon très diplomatique. Jusqu'à ce que la police suspecte Julian, le dernier des Winegrove, d'avoir, par jalousie, tué le boyfriend de sa soeur. Le (ou la) coupable ne peut être que quelqu'un de leur entourage, qui les connaît bien, et a décidé de se venger du clan tout entier...

Si l'auteur ne s'appelait pas Alexis Aubenque et n'était pas un ancien libraire, on pourrait croire Charité bien ordonnée écrit par un Américain, un maître du thriller. Notre compatriote, sans doute lassé d'entendre dire que les Frenchies manquent de souffle et d'imagination, se plaît à s'ébattre sur le terrain même des Etatsuniens, et s'y montre très à l'aise. Charité bien ordonnée est nettement meilleur qu'une bonne partie de la production d'outre-Atlantique mainstream. Tout y est : la peinture d'une dynastie, les Winegrove, avec son patriarche impitoyable, ses secrets et ses cadavres dans le placard, le mélange d'amour et de haine qui les unit.

Nelson finira par résoudre cette affaire, au risque de faire ressurgir quelques fantômes de son propre passé. Alexis Aubenque orientera-t-il un jour son talent vers quelques crimes bien de chez nous, ou poursuivra-t-il son american way of thriller ? Suspense.

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