L'auteur et dessinateur de bande dessinée Jacques Tardi a déclaré dans un communiqué qu'il refusait la Légion d'honneur attribuée le 1er janvier, décoration dont il affirme ne pas avoir été prévenu. «étant farouchement attaché à ma liberté de pensée et de création, je ne veux rien recevoir, ni du pouvoir actuel, ni d'aucun autre pouvoir politique quel qu'il soit» a-t-il expliqué.

«Je n'ai cessé de brocarder les institutions, a-t-il déclaré à l'AFP. Le jour où l'on reconnaîtra les prisonniers de guerre, les fusillés pour l'exemple, ce sera peut-être autre chose.» Jacques Tardi a en effet travaillé sur la Première Guerre mondiale, avec notamment C'était la guerre des tranchées (Casterman, 1993).

Le 1er janvier ont été également distingués: à la dignité de grand officier l'écrivain et journaliste Jean Daniel; au grade de commandeur l'historien de l'éducation Antoine Prost; au grade d'officier Françoise Nyssen, présidente du directoire d'Actes Sud, l'écrivain Pascal Quignard, l'avocate Marie-Anne Gallot Le Lorier.

Parmi les personnes nommées au grade de chevalier de la Légion d'honneur se trouvent Françoise Legendre, directrice des Bibliothèques municipales du Havre qui a reçu le Grand prix Livres Hebdo des bibliothèques 2012; Matthieu de Montchalin, directeur de la librairie «L'Armitière» à Rouen (voir notre «décryptage» dans LH n°932, pp. 24-26) et président du SLF (Syndicat de la librairie française).

De nombreux universitaires ont également été honorés, tels que la philosophe Catherine Kintzler, la sociologue Agnès Van Zanten, le philosophe Rémi Brague ou le géo-politologue Alexandre Defay, ou encore des écrivains et journalistes tels que Marie-Monique Robin.