Quand la plupart des éditeurs déléguaient leurs attachées de presse pour accompagner leurs auteurs invités à "Apostrophes", la grand-messe du vendredi soir orchestrée par Bernard Pivot de 1975 à 1990, Claude Durand n’abandonnait jamais ce devoir qu’à lui-même. C’est ainsi que, pendant quinze ans, les initiés purent reconnaître d’innombrables fois son visage au premier rang du public.

"Non seulement il venait, mais il ne se cachait pas, c’était sa manière d’encourager ses auteurs pour qui passer à "Apostrophes" signifiait souvent trac et angoisse", raconte Bernard Pivot. Accessoirement, c’était peut-être aussi un moyen de racoler de nouveaux auteurs, avec ce message à peine subliminal : "Venez chez moi, et je vous décrocherai "Apostrophes"…"

Claude Durand entretenait-il un lien privilégié avec Bernard Pivot ? Ce dernier, qui a toujours farouchement veillé à son indépendance, se gardera bien de l’avouer. Quoique… "Nous n’étions pas intimes. Mais nous avions une confiance mutuelle. Et je n’oublierai jamais que c’est grâce à lui que j’ai pu avoir, avant tout le monde, Soljenitsyne sur mon plateau." (1)

(1) Le 11 avril 1975. L’émission avait connu un retentissement considérable. Et, le 9 décembre 1983, grâce à l’entremise de Claude Durand qui fera le voyage avec lui, Bernard Pivot sera reçu chez Soljenitsyne, dans le Vermont (Etats-Unis), pour une émission spéciale.

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