4 novembre > Roman Australie > Ceridwen Dovey

Le carnaval des animaux morts

Ceridwen Dovey - Photo Channon Smitz/Héloïse d’Ormesson

Le carnaval des animaux morts

De Pearl Harbor à Sarajevo ou Beyrouth, Ceridwen Dovey fait parler dix âmes de bêtes au cœur des conflits.

Par Sean James Rose
avec Créé le 28.10.2016 à 01h33

"Nous étions un sujet d’étude idéal pour écrivain en manque d’inspiration, cherchant sa muse au milieu du bush. C’était même trop beau pour être vrai : un archéologue fou, voyageant à dos de dromadaire, fils d’un chercheur d’or qui avait fait fortune, transportant les ossements volés d’une très ancienne reine aborigène et traqué par une espèce d’iguane géant !" A Ceridwen Dovey l’imagination ne fait pas défaut ! Et celui qui parle dans sa nouvelle fiction Animals (prononcer à l’anglaise) n’est autre que le dromadaire lui-même. L’écrivaine australienne signe une prosopopée cocasse où elle fait parler dix âmes de bêtes, un carnaval des animaux morts relatant leurs vies parmi la folie des hommes. Moule lors de l’attaque de Pearl Harbor, perroquet sous les bombes de Beyrouth ou encore ours mort de faim durant le siège de Sarajevo…

D’Esope à Kafka, ce n’est pas la première fois que la littérature s’empare de la condition animale pour mieux dépeindre la condition humaine, ou s’en plaindre. Mais là l’humour l’emporte sur la morale. La "Lettre à Sylvia Plath" adressée par l’âme d’un dauphin femelle se moquant des rodomontades machistes de son mari poète, Ted Hughes, est irrésistible. S. J. R.

Sur le même thème

Les dernières
actualités