26 avril > Histoire Grande-Bretagne

Mon « compagnon indolent ». C’est ainsi que le lieutenant George Woodberry surnomme son journal. Le jeune officier de la cavalerie britannique y a consigné ses combats contre la Grande Armée de Napoléon. De la bataille de Vitoria à Waterloo, de l’Espagne à la Belgique, il traverse la France avec le 18e hussards et prend des notes sur ce qu’il voit, sur ce qu’il fait.

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Il y a d’abord l’attente de l’ennemi français dans les fêtes et les beuveries. « Pas mal de têtes cassées ce soir dans le régiment, note-t-il le 17 mars 1813. Dieu merci, nous nous approchons des Français. » Le 21 juin, la bataille de Vitoria commence « vers 9 heures du matin ». Puis la troupe avance vers le nord. « Nous n’avons pour nous distraire que le bruit des canons qui tirent sur Pampelune. »

Le 10 avril 1814, il entre dans Toulouse. « Jours de gloire pour les armées anglaise, espagnole et portugaise, mais jour de carnage pour tous ! » Il va avoir 22 ans et il a déjà vu tellement d’hommes tomber. Quatorze mois plus tard, il se retrouve à Waterloo, sur le champ de la grande hécatombe. « Plus de deux cents pièces de canons ouvrirent sur nous un feu épouvantable. Sous le couvert de leur fumée, Buonaparte fit une attaque générale avec la cavalerie et l’infanterie, en tel nombre qu’il fallut toute l’habileté de Wellington pour disposer ses troupes et toutes les bonnes qualités de ces troupes elles-mêmes pour y résister. »

Le 8 juillet 1815, il visite Paris. La guerre est finie pour l’officier britannique qui découvre les joies de la paix, mais aussi les musées pillés… « Le Louvre sera dépouillé de la moitié de ses peintures. »

Dans ce Journal de guerre, George Woodberry se montre plus à l’aise dans les descriptions de ses états d’âme, de la fatigue, de la vie monotone que dans les paysages ou les vers de mirliton dont il parsème ses rêveries. On trouve aussi quelques longueurs, des répétitions et des passages d’une prose un peu chargée, avec un romantisme appuyé. Mais il reste l’essentiel : les choses vues, les scènes quotidiennes, la vie et les aspirations d’un jeune officier anglais qui voudrait oublier la guerre, les morts, et pourquoi pas s’installer dans cette France parcourue à cheval. C’est d’ailleurs le grand intérêt d’avoir ressorti ce texte publié en 1896 chez Plon : il nous rappelle qu’un soldat est toujours un solitaire dans la guerre. Laurent Lemire

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