Cinéma

Le dernier Vice-roi des Indes : la partition d'un pays sur grand écran

Hugh Bonneville et Gillian Anderson dans "Le dernier Vice-Roi des Indes" de Gurinder Chadha. - Photo Pathé Distribution

Le dernier Vice-roi des Indes : la partition d'un pays sur grand écran

Face à Moi, moche et méchant 3, et son invasion de Minions dans les salles, un mélo historique, Le dernier Vice-Roi des Indes, revient sur la période de la décolonisation de l'Inde par le Royaume-Uni. Deux livres ont nourri le scénario.

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Par Vincy Thomas
Créé le 06.07.2017 à 11h32

Dans les salles françaises le 5 juillet, Le dernier Vice-Roi des Indes de Gurinder Chadha décrypte cette période cruciale où l'Empire britannique accepte de lâcher l'Inde. Les mouvements indépendantistes et les finances exsangues du Royaume après la guerre ont conduit à cette décolonisation chaotique. Le film dévoile notamment comment, entre manipulations géopolitiques et pressions des leaders religieux, le subcontinent s'est scindé en deux, avec d'un côté l'Inde et de l'autre de Pakistan, provoquant le plus grand exode de réfugiés de l'Histoire. 

Au-delà de l'histoire personnelle de la cinéaste, ancienne journaliste de la BBC, dont les grands parents ont subi cette partition, le film a été influencé par d'autres œuvres cinématographiques comme les très romanesques La Route des Indes de David Lean et Gandhi de Richard Attenborough. Voulant davantage ancrer son histoire dans les faits, elle et son mari, Paul Mayeda Berges, ont préféré s'inspirer de deux livres pour écrire leur scénario.

D'abord avec Cette nuit la liberté, le récit des derniers jours de l'Empire britannique des Indes, écrit par Larry Collins et Dominique Lapierre en 1975 (Pocket, 2004). "On a passé deux ans à développer un scénario à partir de ce livre" explique-t-elle. Et puis, lors d'un rendez-vous caritatif, elle croise le prince Charles, petit neveu de Mountbatten, denier vice-roi des Indes. Le prince Charles considère l’ancien vice-roi comme son "grand-père honorifique". Il lui parle d'un autre livre, The Shadow of the Great Game de Narendra Singh, fils aîné du maharadjah de Sarila et aide de camp de Mountbatten.

Traduit en français sous le titre Une jeunesse indienne (Payot, 2011), l'auteur, tout en observant le processus d'indépendance de l'Inde dans les années 1930 et 1940, témoigne de sa vie aux côtés de lord Mountbatten puis en tant que premier gouverneur général du jeune dominion indien.

A partir de ces deux livres, la réalisatrice raconte une histoire d'amour impossible entre deux jeunes indiens que leur religion oppose, à l'ombre des tractatations qui vont diviser leur pays. 
 
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Notons également, en complément de lecture, la parution en 2002 chez Actes sud de l'essai d'Urvashi Butalia, Les voix de la partition: Inde-Pakistan, un recueil de témoignages consignés au terme d'une longue enquête qui reconstitue à sa manière les événements de l'indépendance de l'Inde. La parole y est laissée aux survivants d'un drame qui a fait se déplacer plus de douze millions d'hindous et de musulmans et qui en a tué plus d'un million.

Et enfin, les éditions Bartillat avaient réédité en 2015 une biographie sur l'épouse de Lord Mountbatten, Edwina Mountbatten, Scandaleuse, libre, vice-reine des Indes, signée Bertrand Meyer-Stabley.
 

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