1ER SEPTEMBRE - PREMIER ROMAN Somalie

Née à Hargeisa, Somalie, en 1981, Nadifa Mohamed a émigré avec sa famille à Londres, où elle vit toujours. Brillant sujet, elle a fait ses études à Oxford et s'est lancée dans l'écriture de ce premier roman, inspiré de l'histoire de son père.

Le "mamba boy", c'est lui, Jama, parce qu'un serpent aurait épargné sa mère enceinte. Cette mère qu'il perd en 1935, rongée par la misère, la maladie, la solitude. Le père de Jama, un marin au long cours, est parti un jour, semblant les abandonner. Mais le jeune garçon, lui, est certain qu'il n'en est rien, que son père reviendra sûrement. A moins qu'il ne lui soit arrivé malheur, qu'il soit mort. Jama décide d'y aller voir par lui-même. Il embarque clandestinement à Aden, là où sa mère et lui avaient fui la Somalie en guerre civile permanente, et va connaître une véritable odyssée qui finira par le mener en Angleterre ! Non sans avoir connu des conditions de misère effroyables, avoir fait de belles rencontres, mais aussi manqué mourir mille fois.

En se faisant le narrateur au masculin de l'épopée paternelle, Nadifa Mohamed a choisi un style de griot, lyrique, inspiré, chargé d'émotions. Comme un masque "qui a été dansé", disent les Africains, et conserve tous ses pouvoirs, ce livre possède sûrement des vertus incantatoires et conjuratrices de mauvais sort. Il se veut surtout hommage filial et témoignage de reconnaissance au grand serpent des origines, celui-là même que Jama se fera un jour tatouer sur sa propre peau, en offrande.

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