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Depuis le 15 mars, Pika propose une série d'albums numériques disponibles sur différentes plateformes. - Photo DR

Une offre de mangas sur ordinateurs et tablettes se dessine enfin. Pika, troisième éditeur de mangas en France, vient de signer un accord avec la Kodansha, deuxième groupe japonais, pour lancer un catalogue numérique (1). Kadokawa a aussi cédé les droits numériques d'Highschool of the dead. Les premiers e-mangas disponibles, autour du 15 mars, seront les tomes 1, 2, 3 et le 23 de Fairy tail, et le tome 1 de Get backers. Une centaine de titres seront disponibles avant la fin de l'année, vendus à 4,49 euros, soit une décote de 36 % par rapport au papier. "C'est un marché complémentaire qui ne va sûrement pas remplacer la librairie", affirme Alain Kahn, le président de Pika. "Le manga est un produit à petit prix, qui joue sur l'effet de collection, que l'on prête et que l'on revend. »

Plusieurs éléments ont déclenché l'ouverture de l'offre. Tout d'abord, les éditeurs se sentent obligés de proposer une offre légale pour lutter contre le scantrad (piratage des planches scannées). De plus, les outils de lecture numérique, notamment les tablettes, se démocratisent avec l'arrivée de produits moins chers que l'iPad et le lancement prochain du Kindle Fire ou de la Kobo Vox. Enfin, le format ePub3 permet de maquetter les mangas et de les proposer sur l'iBookstore et non pas seulement sous forme d'appli.

Depuis quelques mois, les éditeurs japonais cèdent quelques droits numériques. Soleil est en discussion avancée, et Kazé est parvenu à négocier titre par titre et éditeur par éditeur. La filiale française de Shueisha et Shogakukan propose sur l'iBookstore l'intégralité de 5 séries et prévoit une bonne centaines de tomes d'ici à la fin de 2012. Casterman-Sakka diffuse sur Izneo Mirai Nikki, mais aussi plusieurs titres de Jiro Taniguchi (Garôden, Un zoo en hiver ou Sky hawk). La plateforme collective a aussi été choisie par Kana, pour ses créations mais également pour le manga, en prépublication au chapitre (0,99 euro) de Ratman, publié pour la version papier en avril. Kana pratique en moyenne une décote de 50 à 60 % par rapport au papier. L'enjeu pour l'édition française est de signer des accords avec les Japonais car la tentation est grande pour ces derniers de se lancer en solo à l'instar de Square Enix (2), qui rachète les traductions françaises et diffuse directement la version numérique.

(1) Voir Livreshebdo. fr.

(2) LH 871 du 24.6.2011, p. 68.

04.02 2015

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