Le ministère de l'Education nationale tient à son label

© Olivier Dion

Le ministère de l'Education nationale tient à son label

En dépit des critiques des éditeurs scolaires, le cabinet de Xavier Darcos travaille sur un projet de labellisation des manuels divisés en fascicules.

Par Hervé Hugueny
avec hh Créé le 15.04.2015 à 23h36

Le ministre de l'Education nationale a demandé à son cabinet de travailler, “avec des enseignants et des experts de l'édition”, sur un projet de labellisation des manuels scolaires divisés en fascicules, indique le service de presse du ministère interrogé par Livres Hebdo.

Xavier Darcos, qui avait présenté cette idée en octobre 2007 comme une des options pour alléger le poids des cartables des collégiens, l'avait rappelée dans une circulaire publiée en janvier 2008 au Bulletin officiel de l'Education nationale, puis le 11 septembre dernier dans l'émission de France 2, “A vous de juger”.

"J'ai demandé aux éditeurs scolaires d'y penser, ils m'ont fait mille objections, et bien je le répète, je veux que les livres scolaires se fassent désormais par fascicules", a fermement répété alors le ministre de l'Education nationale.

Il a complété son propos d'un avertissement qui sonne comme une menace aux oreilles des intéressés : “Si on m'explique que c'est trop difficile et bien je labellerisai les livres qui seront ainsi faits”, en précisant que cette estampille ministérielle ne concernerait que la forme et non le fond.

Les éditeurs du groupe Enseignement du Syndicat national de l'édition ont répondu le 15 septembre dans un communiqué qu'ils préfèrent ”le présent du numérique à l'imparfait des fascicules”. Se disant surpris des annonces du ministre, ils indiquent qu'ils ont renoncé à proposer cette solution qui pose des problèmes pédagogiques, matériels et logistiques.

Pour les éditeurs, le caractère structuré et cohérent du manuel serait perdu, la sélection quotidienne parmi plus de 50 fascicules au lieu de 6 à 7 manuels deviendrait vite pénible pour les élèves et leur famille, et la gestion de 30 000 à 50 000 fascicules par les collèges au lieu de 4 000 manuels en moyenne compliquerait aussi grandement le travail des établissements concernés.

Les éditeurs avancent des solutions alternatives qu'ils estiment plus judicieuses : éditions dans un grammage de papier et de couverture moindre, manuels en deux tomes ou en format compact.

Les séries supplémentaires, laissées dans les collèges, solution retenue dans 18 départements, sont simples et peu coûteuses (20 à 30% de manuels supplémentaires) assurent-ils également.

Enfin ils soulignent que les manuels sont maintenant disponibles en version numérique et projetables sur écran en classe, en attendant que les élèves soient équipés de lecteurs adéquats.

Le ministère avait dû déclarer infructueux, début septembre, son appel d'offre pour la fourniture de 1 500 terminaux numériques pour un test à grande échelle.

15.04 2015

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