Tribune

L'édition indépendante réclame "des Etats généraux francophones"

Olivier Dion.

L'édition indépendante réclame "des Etats généraux francophones"

Une tribune initiée par des éditeurs indépendants et signée par des dizaines de professionnels de la chaîne du livre veut sortir de la crise en proposant trois pistes axées sur la production, les aides financières et la participation aux décisions publiques.

Par Vincy Thomas,
Créé le 30.04.2020 à 16h00

Dans une tribune parue dans L’Humanité hier, des éditeurs indépendants mais aussi des libraires, des agents, des auteurs, des traducteurs et des bibliothécaires, réagissent et s’inquiètent face à la crise économique qui fragilise l’ensemble de la chaîne du livre. Initié par Anamosa, Le Sonneur, L’œil d’or, Les caractères masqués, La contre allée, Invenit et Anarchasis, le texte dresse un état des lieux du secteur et esquisse quelques pistes pour que cette crise serve de catharsis et apporte de nouvelles solutions pour sauver le secteur.

Dans un premier temps, ces éditeurs en appellent à « ralentir la course à la nouveauté qui voit un nombre considérable de textes partir au pilon sans avoir eu le temps de toucher lectrices et lecteurs » pour se donner «  la possibilité de défendre au mieux » les ouvrages.

Ensuite, les signataires rejoignent l’appel du Syndicat de la librairie française (SLF) en faveur de la « création d'un fonds d'intervention consolidant les moyens d’intervention de l’Etat (Centre national du livre, ministère de la Culture notamment), des régions et de partenaires privés […] destiné à couvrir la perte d’exploitation des librairies ». Ils demandent même « à élargir ce fonds de soutien, tant aux maisons d’édition indépendantes qu’aux travailleurs indépendants qui œuvrent à l’existence du secteur elles et eux aussi. »

Des solutions et des expérimentations

Enfin, si les éditeurs reconnaissent que « Les aides de l’Etat, mais aussi celles de l’Europe, seront déterminantes dans les semaines qui vont suivre », ils constatent aussi qu’ils sont mal représentés auprès des pouvoirs publics. « A l’aune de ces réflexions, nous appelons par ailleurs de nos vœux la mise en place d’Etats généraux francophones de l’édition indépendante. Ceux-ci pourraient s’appuyer sur une collecte préalable de propositions de points à aborder ou d'actions à mener, ouverte à l’ensemble des acteurs de la chaîne du livre », et ce « afin de définir et d’analyser en commun les "dysfonctionnements" pointés par Xavier Moni (président du SLF), mais aussi de révéler des solutions ou des expérimentations proposées à travers l’espace francophone. »

Parmi les signataires, on retrouve les éditions A contresens, Asphalte, Aux forges de Vulcain, Ça et là, Chandeigne, Bruno Doucey, Folies d’encre, Les Impressions nouvelles, Emmanuelle Colas, Le Nouvel Attila, Le Passage ou encore Quidam. Les agences Astier-Pécher, BAM ! et Kalligram, les librairies Stendhal (à Rome), Les Beaux jours, Autour du monde, Le livre en fête ou Les oiseaux rares, les auteurs Fabien Vehlmann, Gérard Mordillat, Laurence de Cock ou Gwen de Bonneval et l’Association des auteurs des Hauts-de-France figurent parmi la centaine de personnes physiques ou morales ayant signé cette tribune.
 

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