HAÏTI

Les écrivains reconstruisent l'imaginaire

Les écrivains reconstruisent l'imaginaire

Le festival de littérature Etonnants voyageurs a proposé une 3e édition en Haïti, deux ans après le séisme, et est parvenu à s'implanter dans Port-au-Prince.

avec Créé le 13.02.2015 à 18h03

Léonora Miano en dédicace improvisée au lycée Saint-Louis-de-Gonzague, en Haïti.- Photo ANNE-LAURE WALTER/LH

Dans le centre de Port-au-Prince, le Palais national ressemble à un château de cartes effondré et fait face au Champs-de-Mars, devenu un camp de réfugiés. Pourtant à quelques centaines de mètres de là, une foule avide se presse pour parler littérature et construction de l'imaginaire. Dans un pays où rien ne se reconstruit, deux ans après le séisme, le festival Etonnants voyageurs qui s'est tenu du 1er au 4 février est parvenu à s'implanter auprès de la population. On pouvait craindre que, comme la plupart des activités culturelles, la manifestation ne draine que les expatriés et nantis haïtiens, mais c'est une foule d'étudiants, un manuscrit sous le bras, qui se sont pressés aux débats et aux lectures.

Une cinquantaine d'écrivains ont ainsi participé au festival, des étrangers comme Alain Mabanckou, Régis Debray ou Léonora Miano ainsi que des Haïtiens reconnus à l'étranger (Dany Laferrière, Lyonel Trouillot, Yanick Lahens) ou émergents (James Noël, Makenzy Orcel). Si les jeunes auditeurs n'ont pas les moyens de s'offrir des livres - le salaire minimum journalier est d'à peine un euro -, ils assistent aux rencontres, coursent les auteurs en briguant une dédicace ou un conseil. Comme l'affirme un professeur de lettres, "il y a plus d'écrivains que de lecteurs en Haïti". Et c'est à eux que s'adresse le festival qui devrait, selon son directeur Lyonel Trouillot, revenir en Haïti en 2014.

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