Les éditeurs de mangas japonais et américains s'attaquent au piratage

©Olivier Dion

Les éditeurs de mangas japonais et américains s'attaquent au piratage

Une trentaine de sites Internet diffusant des albums en violation du droit d'auteur sont menacés de poursuites judiciaires.

avec ag Créé le 15.04.2015 à 21h00

Une coalition d'éditeurs japonais et américains parmi lesquels les 36 membres de la Japanese Digital Comic Association (dont font partie les grandes maisons Kodansha, Shogakukan et Shueisha), Square Enix, la Tuttle-Mori Agency et, du côté américain, Vertical Inc, Viz Media, Tokyopop et Yen Press, filialle manga et BD d'Hachette USA, ont lancé une offensive contre le piratage en menaçant de poursuites judiciaires une trentaine de sites internet spécialisés dans le “scantrad”, c'est-à-dire la diffusion gratuite en ligne de mangas scannés et traduits à mesure qu'ils paraissent au Japon.

Longtemps tolérés par les éditeurs de mangas, qui espéraient qu'ils aident à faire mieux connaître leurs séries et encouragent les lecteurs à les acheter au moment de leur sortie, les sites litigieux, dont certains attirent des millions de visiteurs par mois, sont devenus de véritables sites commerciaux, qui tirent leurs revenus de la publicité et mettent parfois en place des systèmes d'abonnement payant.

“Nous n'avons pas d'autre choix que d'agir de manière agressive. Nous espérons sincèrement que les sites litigieux mettront d'eux-mêmes un terme à leurs activités. Dans le cas contraire, toutefois, nous réclamerons une injonction et des dommages-intérêts”, a confié un porte-parole des éditeurs au magazine professionnel américain Publishers Weekly.

Baisse globale des ventes

Ce durcissement de la position des éditeurs de mangas face au piratage intervient dans un contexte de baisse globale des ventes, qui conclut une décennie euphorique.

Entre 2007 et 2009, d'après le site d'information ICv2.com, les revenus du secteur aux Etats-Unis seraient tombés de 210 à 140 millions de dollars.

Les ventes de mangas pour l'année 2009 ont également marqué un recul au Japon (-6,6%) et en France (-7%). Les éditeurs et distributeurs n'ont pas tardé à rendre les sites de “scantrad” responsables de ces mauvais chiffres, et à se montrer moins conciliants.

En France, le premier éditeur à réagir avait été Alain Kahn, président de Pika, aujourd'hui filiale d'Hachette, qui avait exigé et obtenu en novembre 2008 la fermeture du site Fairytail.fr, qui proposait en “scantrad” la série du même nom, qu'il éditait.

Le 14 avril 2009, les éditeurs membres du groupe BD du SNE ont signé une déclaration commune, contresignée par les ayants droit japonais, rappelant leur opposition au “scantrad” (voir LH 772, 10.4.2009, p. 52).

15.04 2015

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