Le dernier essai d'Omar Youssef Souleimane, Les complices du mal, paru le 2 octobre chez Plon, affiche des ventes de « 22 000 et quelques » exemplaires en quatre jours, selon Jean-Luc Barré, P-DG de la maison d'édition du groupe Editis. L'ouvrage se place en 3e position du Top 20 NielsenIQ BookData / Livres Hebdo dès sa première semaine de parution.
De 7 000 à 90 000 exemplaires tirés
Il faut dire qu’avant même sa parution, Les complices du mal a généré beaucoup d’attention, l’éditeur révélant que rien que sur le site d’Amazon, « 13 000 demandes en pré-commande » ont été effectuées.
Face à cet engouement, Plon a massivement revu son tirage, initialement prévu à 7 000 exemplaires. L'éditeur l’a porté à 90 000 « en quelques jours ».
Jean-Luc Barré identifie deux facteurs clés expliquant ce succès. D'abord, « la sensibilité du public à ce qu'est LFI et ce que le parti véhicule comme idées, dans un contexte très particulier qui est celui que nous connaissons : le contexte politique, Israël, le Hamas, l'islamisme, tous ces sujets sont au cœur des anxiétés françaises », commente-t-il.
Le second moteur du succès réside dans la tentative d'opposition à la parution. Jean-Luc Barré évoque sa « stupéfaction » face à « la démarche » de LFI visant à faire pression. « La lettre que j'ai reçue était quand même très menaçante », précise-t-il. Le 15 septembre, les avocats du parti ont saisi le juge des référés pour obtenir communication du manuscrit avant publication, invoquant de « propos infondés et attentatoires », selon Le Figaro. Cette démarche judiciaire, finalement rejetée par le tribunal, a généré un buzz médiatique considérable.
La polémique comme accélérateur
L'auteur, journaliste syrien de 38 ans naturalisé français en 2022 après 10 ans de présence sur le territoire, a documenté « un certain nombre de phénomènes inquiétants et même parfois ravageurs de violence, l'intolérance ». Son profil confère au livre « une légitimité à raconter » unique, selon son éditeur.
« C'est quelqu'un qui vient de l'extérieur, qui découvre une certaine réalité française qu'il a à restituer à la lumière de ses propres expériences », explique Jean-Luc Barré. Son précédent ouvrage paru chez Flammarion en mai dernier, L’Arabe qui sourit, avait reçu le premier prix du Quai d’Orsay. Omar Youssef Souleimane, invité fin septembre au festival de Manosque pour présenter ce roman, écoulé à ce jour à quelque 2 700 exemplaires, n'a pu assister à l'inauguration du rendez-vous.
Pour Les Complices du mal, la « tentative d'intimidation » a « participé du succès de ce livre, évidemment, en attirant tout de suite l'attention du public », analyse l'éditeur. L'auteur lui-même, selon Jean-Luc Barré, aurait déclaré : « Je croyais être dans le pays de la liberté ».
Accompagnement commercial
Le dispositif promotionnel se poursuit avec une participation d'Omar Youssef Souleimane à « plusieurs émissions télé et radio » alors qu’une signature est prévue à la librairie parisienne Colette. L'auteur sera également présent à la Foire de Brive, début novembre.
Ce lancement s'inscrit dans la continuité du succès de La meute, de Charlotte Belaïch et Olivier Pérou, précédent ouvrage sur LFI paru en mai dernier chez Flammarion et qui a dépassé les 110 000 exemplaires vendus à ce jour.
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