
Après Virgin (voir ci-contre), c’est au tour de Chapitre, filiale du groupe Actissia, de s’acheminer vers un plan social, son troisième depuis 2008. La direction de l’enseigne a en effet annoncé mardi 9 avril, au cours d’un comité d’entreprise houleux, un nouveau projet de plan de relance en trois axes : diminution rapide des pertes, réorganisation du réseau et cession d’une partie des actifs. Trois ans après la fermeture des librairies de Saint-Nazaire, Ivry-sur-Seine et Montélimar, l’enseigne envisage donc de se séparer de douze nouveaux magasins, confirmant ainsi les craintes des élus du CE, en alerte depuis janvier dernier (1). « Les librairies Chapitre ont une responsabilité tant envers leurs collaborateurs qu’envers leurs fournisseurs : mettre tout en œuvre pour assurer la pérennité du réseau. A l’heure où notre avenir se joue, il nous faut malheureusement envisager de fermer une partie de nos librairies », explique ainsi la direction dans un communiqué diffusé à l’issue du CE. Neuf magasins devraient donc tirer le rideau, «sauf à trouver un acquéreur rapidement », précise le communiqué : Boulogne-sur-Mer, Evreux, Cannes, Nancy-Saint-Sébastien, Narbonne, Calais, Dax, Lyon et Grenoble pour lequel son directeur avait manifesté un intérêt dans le cadre du rachat des magasins par le personnel, une procédure suspendue au début de février. Trois autres librairies, à Belfort, Toulouse et Colmar, sont également sur la sellette, leur bail intéressant des « repreneurs qui ne souhaiteraient pas conserver l’activité actuelle », ajoute le communiqué. Un agenda et les détails des mesures accompagnant le plan de restructuration devraient être dévoilés au cours du prochain CE, qui se tiendra le 12 avril. Pour le moment, 219 emplois sont concernés par les fermetures, qui ont, en outre, fait grimper d’un cran la tension, déjà vive, entre direction et élus de la CGT, syndicat majoritaire chez Chapitre. Ces derniers redoutent en effet une deuxième salve de fermetures et de licenciements d’ici à la fin de l’année. « Notre actionnaire, le fonds de pension américain Najafi, nous a racheté pour faire main basse sur l’e-commerce, via Chapitre.com. Mais comme le marché français du numérique ne répond pas assez vite, la direction s’emploie à étouffer le livre papier dans les librairies par des choix stratégiques et commerciaux aberrants et insensés. » Cécile Charonnat
(1) LH 939 du 1.2.2013, p. 52.