Les partenariats public-privé à nouveau d'actualité à la BNF

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Les partenariats public-privé à nouveau d'actualité à la BNF

Le président de la BNF Bruno Racine, s'est à nouveau expliqué sur l'enrichissement et le partage du patrimoine en ouvrant les traditionnelles journées annuelles des « Pôles associés de la coopération », les 25 et 26 février.

Par Laurence Santantonios,
avec ls Créé le 15.04.2015 à 19h12

Actualité oblige, le président de la Bibliothèque nationale de France (BNF), Bruno Racine, s'est livré à de nouvelles explications sur l'enrichissement et le partage du patrimoine en ouverture des traditionnelles journées annuelles des « Pôles associés et de la coopération », qui accueillent 400 professionnels les 25 et 26 février à la BNF, à Paris.

Lundi 25 février à 14 heures, une cinquantaine de syndicalistes de l'établissement accueillaient les bibliothécaires partenaires de la BNF venus assister aux journées en agitant des drapeaux rouges, conduisant Bruno racine à intervenir. Pour les syndicats, les 11 millions d'économie exigés par le ministère sur les trois prochaines années « menacent les missions de service public de la BNF et son rôle historique d'opérateur national. »

Une fois de plus, et à l'instar de nombreuses associations professionnelles, les syndicalistes ont dénoncé la signature dans le cadre de partenariats public-privé (PPP) des deux accords conclus via la filiale BNF-partenariats pour la numérisation de 700 000 livres anciens par la société Proquest et de 200 000 disques par Believe digital et Memnon archiving services.

« Notre première responsabilité est de faire connaître notre patrimoine en ligne et en démultiplier l'accès »

Pour Bruno Racine, qui a longuement expliqué sa position aux congressistes, « notre première responsabilité est de faire connaître notre patrimoine en ligne et en démultiplier l'accès ». Le président de la BNF a précisé que les subventions de 6 M€ versées chaque année par le Centre national du livre (CNL) permettaient de numériser « de façon exhaustive et raisonnée nos collections imprimées ». Or la BNF veut faire plus et plus vite : livres anciens, manuscrits ou autres fonds spécialisés ne rentrant pas dans le champ des subventions du CNL, il fallait trouver une autre solution. En lançant un appel à partenariats privés grâce à une filiale 100 % BNF créée tout exprès, et en décrochant des accords avec Proquest, qui s'est engagé à numériser les 700 000 livres en cinq ans et demi, « nous avons gagné 25 ou 30 ans », souligne-t-il.

Au reproche de privatisation qu'on lui fait souvent, Bruno Racine rétorque que le contrat d'exclusivité en faveur de Proquest ne dure que 10 ans à partir de 2013, donc quatre ans seulement après la fin de la numérisation, alors qu'il serait plus long dans d'autres pays européens. « Et en attendant, on pourra consulter les livres dans l'enceinte de la BNF ou dans les bibliothèques qui auront passé un accord avec Proquest », rappelle-t-il.

Le président de la BNF, dont personne ne sait si son mandat de trois ans, déjà reconduit une fois, ne va pas être renouvelé dans un mois, a d'ailleurs suggéré l'achat par l'Etat d'une licence nationale à Proquest.
15.04 2015

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