Les quotidiens bullent tout l'été

Les quotidiens bullent tout l'été

De Libération au Monde en passant par La Tribune, Les Echos ou encore Le Parisien, les bandes dessinées prennent place dans les pages estivales des quotidiens nationaux. Chacun de ces titres propose une saga à suivre tout l’été.

avec pr.d, avec vt Créé le 26.01.2014 à 21h55

Pour attirer le lecteur lorsque les annonceurs désertent, les quotidiens n’hésitent pas à changer leur formule pendant l’été. Au milieu du mois de juillet, la bande dessinée a fait son apparition dans les pages de plusieurs journaux qui offrent chaque jour un épisode d’un album publié à la rentrée.

Dans son cahier de l’été, Libération publie les trois premières histoires d’amour de Quatuor, une bande dessinée signée Catel Muller, d’après le roman de Jacques Gamblin, Le toucher de la hanche (Dilettante, 1997). La quatrième paraîtra début 2008 dans un album édité par Casterman.

La Tribune n’échappe pas à cette tendance en dévoilant le tome 1 de Tanâtos. Une prépublication qui présente chaque jour « l’homme aux mille visages ». Le scénariste Didier Convard met en scène son personnage en 1913 et fait de lui un malfaiteur qui souhaite devenir l’homme le plus riche du monde. Jean-Yves Delitte participe à l’ouvrage en restituant le climat d’incertitude grâce à l’habileté de son trait. Sortie du premier volume en octobre chez Glénat.

Quant aux Echos, ils publient jusqu’au 24 août Dantès, un hommage moderne au comte de Monte-Cristo qui propose au lecteur de plonger dans l’univers parisien de la finance. Le volume 1 (La chute d’un trader) est signé Pierre Boisserie, Philippe Guillaume Eric Juszezack et paraîtra en septembre chez Dargaud.

Le Monde entre dans la danse et présente, depuis le 31 juillet, un récit graphique de son dessinateur Serguei. Il s’agit de L’homme nu, à suivre sur douze épisode.

Un modèle gagnant-gagnant

Pour des maisons d’édition comme Glénat ou Dargaud, il s’agit d’un moyen de communication récurrent. « La maison Dargaud travaille depuis des années avec la presse aussi bien pour des post-publications que pour des prépublications », explique M. Le Bescond, l’éditeur de Dantès. La bande dessinée sélectionnée par la maison d’édition et le quotidien correspond parfois à la ligne éditoriale du journal ou à l’actualité. Le Parisien a ainsi choisi de marquer le coup pendant le 94e Tour de France avec Les forçats de la route . Ce reportage d’Albert Londres - le livre est épuisé - a été mis en images par Patrice Serres sur une idée d’Henri Amouroux. Le grand reporter couvrait pour le Petit Parisien le Tour de France de 1924.

Les Echos, quant à eux, publient l’œuvre de leur confrère Philippe Guillaume, co-scénariste de Dantès et chef du service Marchés financiers du journal. « Cette année, ça s’est fait simplement. Ce premier album, qui évoque le monde de la finance, correspond naturellement au journal des Echos. Philippe Guillaume a juste été un intermédiaire. Il a fait une proposition à sa rédaction et celle-ci a par la suite accepté », témoigne M. Le Bescond. « Dantès trouve un sens dans le journal et Les Echos peuvent ainsi animer ses pages durant l’été. »

Plébiscitée par les quotidiens en période estivale, la prépublication des bandes dessinées fait le bonheur des lecteurs tout en donnant une bonne visibilité aux éditeurs, qui comptent sur cet avant-goût pour doper leurs ventes à la rentrée. Sans compter l’effet induit sur les libraires, sensibilisés aux futures parutions. Un modèle économique gagnant-gagnant qui résiste aux autres formules proposées (DVD ou CD en bonus).

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