“Pour le SNE, la dimension sociale demeure à l'évidence la dernière de ses préoccupations”, regrettent les responsables de cinq syndicats de salariés de l'édition dans une lettre ouverte à Antoine Gallimard, président du Syndicat national de l'édition, rendue publique le 5 janvier.

Les branches édition de la CFDT, de la CGT, de FO, de la CFTC et de la CFE-CGC dénoncent le blocage des négociations sur la revalorisation des salaires minima de la convention collective, en raison d'un désaccord de fond sur la suppression d'un avantage en échange du relèvement de la grille.

“Au cours des trois dernières années, la délégation du SNE a fait pression sur l'intersyndicale pour obtenir la suppression de la garantie annuelle de salaire, équivalent d'un treizième mois conventionnel. Or, il s'agit là de l'un des rares et derniers acquis pour les salariés de l'édition”, écrivent-ils, constatant que cette situation “aboutit aujourd'hui à ce que l'ensemble des niveaux conventionnels des employés et deux niveaux des agents de maîtrise et techniciens se situent sous la barre du SMIC”.

Les signataires de la lettre dénoncent également l'absence de négociations sur d'autres sujets : emploi des seniors, portabilité de l'assurance prévoyance pour les salariés au chômage, accès à la formation professionnelle, égalité salariale entre les femmes et les hommes.

“Lors du comité de suivi national de la négociation salariale de branche, le 25 novembre 2010, l'édition a été signalée par la Direction générale du travail comme l'un des deux plus mauvais élèves parmi toutes les branches professionnelles”, affirment-ils.