Exposition

Les trésors cachés de la bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle

Ours polaire, Maréchal (Nicolas), folio 78, 1796 - Photo Muséum national d'histoire naturelle (Paris) - Direction des bibliothèques et de la documentation

Les trésors cachés de la bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle

L'institution a sorti de la réserve à laquelle Livres Hebdo a eu accès, 150 vélins de fleurs, plantes et animaux qui seront exposés au Cabinet d'histoire du Jardin des Plantes du 28 septembre au 2 janvier 2017.

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Par Amélie Boutet,
Créé le 26.09.2016 à 16h00

C’est dans l’une des salles de réserve de la bibliothèque habituellement fermée au public, où sont minutieusement conservés les grands portefeuilles dans lesquels les vélins sont glissés, que Livres Hebdo a découvert en exclusivité une partie des gouaches et aquarelles naturalistes qui seront exposées du 28 septembre au 2 janvier 2017 au Muséum national d’histoire naturelle.
 
150 peintures de fleurs, plantes et animaux ont été sorties de cette salle inaccessible pour être montrées dans le Cabinet d'histoire du Jardin des Plantes. Ces illustrations de botanique et de zoologie, dont les couleurs et les traits témoignent d’une grande finesse, ont été peintes sur des vélins, soit une peau de vélot, un veau mort-né, très fine, recherchée par les calligraphes, les miniaturistes et les relieurs pour sa blancheur, sa douceur et sa finesse. Ils sont obtenus à partir de la fin du Moyen Age.

Le Muséum possède plus de 7000 vélins, qui jettent une passerelle entre les disciplines artistiques et scientifiques. Ils ont été acquis en grande partie par le collectionneur et passionné de plantes Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII.
 
Décrire et représenter d’après le naturel
 
L’exposition fait la part belle au miniaturiste en art animalier et art floral Nicolas Robert, ainsi qu’aux vélins produits sous l’Ancien Régime. Les dernières planches acquises par le Muséum datent du XXe siècle. Pascale Heurtel, commissaire de l’exposition, défend ce choix : "Pourquoi ne pas donner un second souffle à cette collection tellement ancienne ? Il est toujours nécessaire de décrire et de représenter les sciences de la nature aujourd’hui.”
 
Parmi les vélins exposés, l’on retiendra des espèces disparues (comme le couagga), des animaux menacés (l’ours blanc), ou encore des plantes comme la mandragore. Pascale Heurtel révèle que les coquillages et la mandragore sont ses planches favorites. "L’on peut juger du caractère exceptionnel d’un vélin selon un premier critère qui est l’exactitude scientifique : la sûreté du trait, le détail qui rendra la planche utile. Le deuxième critère est celui de la mise en scène et de la couleur. C’est d’autant plus flagrant avec la botanique, qui a plus besoin d’être mise en scène que les animaux puisque les canons sont figés, stricts.

En raison de leur fragilité, les vélins seront renouvelés chaque mois. Les visiteurs bénéficieront ainsi de trois expositions inédites. Quant à ceux qui ne pourraient pas se déplacer, ils peuvent tout de même visionner les 7000 vélins qui ont été numérisés et sont accessibles sur la base en ligne du Muséum d’histoire naturelle.

Un luxueux livre chez Citadelles & Mazenod
 
La parution du beau livre Les vélins du Muséum (coédition Muséum – Citadelles & Mazenod, sous la direction scientifique de Pascale Heurtel et Michèle Lenoir, 430 euros) accompagne l’exposition. Edité à 2300 exemplaires sur un papier offset qui permet un rendu optimal de la texture et de la couleur des vélins, l’ouvrage paraîtra le 12 octobre.

Il retrace l'histoire de la collection des dessins et peintures sur papier vélins, qui ont servi à l'étude scientifique des plantes et des animaux, depuis son rattachement au Jardin royal, à la fin du XVIIe siècle, jusqu'au XXe siècle, en passant par la création de la ménagerie en 1793 qui a favorisé la production de ces images.

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