Cinéma

Comme chaque année, la littérature est toujours très présente au Festival de Cannes, dont la 68e édition s’est achevée dimanche 24 mai. Le Festival prépare d’ailleurs un hommage à Jean Cocteau, qui fut deux fois président du jury. Après douze jours de marathon cinématographique, le jury des frères Coen a consacré Jacques Audiard et son film Dheepan, dont l’idée originale provient des Lettres persanes de Montesquieu. Pour ce drame, il a dirigé Antonythasan Jesuthasan, auteur tamoul de nouvelles, critiques, essais politiques et pièces de théâtre, et devenu écrivain en 2001 avec Gorilla, qui raconte ses souvenirs d’enfant soldat au sein des Tigres. Après Traitor en 2004, l’auteur, qui n’est pas traduit en France, s’apprête à publier en juillet son troisième livre.

Le palmarès a aussi couronné deux films liés à des livres très différents. Le fils de Saul, grand prix du Jury et prix de la Critique internationale, premier film de László Nemes, est une immersion dans un camp de concentration, à travers le quotidien éprouvant d’un prisonnier juif membre des Sonderkommandos incarné par le poète hongrois Géza Röhrig. Le cinéaste franco-hongrois a eu l’idée de son film en lisant Des voix sous la cendre, connu aussi sous le nom des Rouleaux d’Auschwitz, publié en France chez Calmann-Lévy et au Livre de poche. Il s’agit de textes écrits par les membres des Sonderkommandos, qui assistaient les nazis dans les chambres à gaz, avant d’être exécutés. Carol, de Todd Haynes, adaptation du roman éponyme de Patricia Highsmith, a, quant à lui, reçu l’un des deux prix d’Interprétation féminine, pour l’actrice Rooney Mara. Le réalisateur américain a profité du Festival pour annoncer son prochain projet, l’adaptation d’Après la foudre, le roman de Brian Selznick (Hugo Cabret, Bayard jeunesse). L’autre prix d’Interprétation féminine a été décerné à Emmanuelle Bercot (Mon roi). La réalisatrice de La tête haute (film d’ouverture du Festival) a choisi l’actrice de la série Borgen, Sidse Babbet Knudsen, pour son prochain film, La fille de Brest, adapté du livre d’Irène Frachon, Mediator 150 mg (Dialogues). Vincy Thomas

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