Livres Hebdo : À l’approche des fêtes de fin d’année, comment l’équipe de la librairie s’est-elle préparée à cette période souvent déterminante sur le plan économique ?
Thomas Jobbé-Duval : Nous abordons la période comme tous les ans, d’abord avec impatience et excitation. Tout le monde est sur le pont. Nous arrêtons les grosses réunions, mettons en pause les projets, pour nous consacrer à l’organisation de la librairie, à l’accueil des clients, ou encore à la décoration des vitrines. Le mois de décembre est une période fabuleuse qui représente 18 % de notre chiffre d’affaires, chaque année, et qui prend une signification particulière en tant que librairie religieuse. La période commence en réalité début novembre, au moment où nous éditons et diffusons notre catalogue de sélection pour Noël. Cette année il est paru le 3 novembre. Tiré à 180 000 exemplaires, il a été distribué dans le quartier de la librairie, encarté dans toute la France dans le journal La Croix et La Vie, envoyé à nos clients fidèles et distribué dans le réseau des 30 librairies La Procure en France, Belgique, Suisse et Liban. Une semaine après sa parution, nous constatons une véritable hausse de la fréquentation en librairie et des commandes sur notre site Internet LaProcure.com. En général, ces 280 références « coup de cœur » représentent pas loin de 18 % de nos ventes sur la période novembre décembre.
« Noël s’annonce bon, même si en léger retrait par rapport à 2024 »
Depuis quelques mois, les librairies traversent une période compliquée, marquée par le recul de la lecture et l’érosion des nouveautés. Les fêtes de fin d'année peuvent-elles encore inverser la tendance ?
Les fêtes de fin d'année peuvent toujours inverser la tendance. On se souvient des années 2017, 2018, 2019, sans parler de l’année 2020 durant laquelle les manifestations en lien avec les retraites ou les gilets jaunes, avaient chaque fois impacté durement le mois de décembre. À l'inverse, en 2024, la réouverture de Notre-Dame de Paris le 8 décembre, et la parution de titres dédiés à la cathédrale, notamment Rebâtir Notre-Dame (paru chez Tallandier, ndlr) avaient fortement et positivement impacté notre affluence et notre activité. Cette année, Noël s'annonce bon, même si en léger retrait par rapport à 2024. Il ne s'agit pas tant de sauver l'année, car 2025 est une année très réussie grâce, en partie, aux différentes rénovations que nous avons entreprises en 2023 et 2024 et au développement de notre communication. Néanmoins, il est vrai que les enjeux commerciaux sont nombreux à cette période. Comme tout le monde, nous ne savons si l’année est réussie que quelques jours avant Noël.
La période rime également avec un afflux important de livres et de clients, impliquant une préparation rigoureuse. Sur le plan logistique, comment l’équipe de la librairie s’est-elle organisée pour y faire face ?
En effet, la librairie se remplit de livres, les tables d’entrée se parent de beaux livres… Évidemment, nous avons préparé Noël bien en amont, en commandant en quantité pour éviter les ruptures sur une période où la réactivité du réassort est plus aléatoire. Nous tâchons néanmoins de conserver un maximum de clarté sur l’espace commercial, car il nous faut gérer l’afflux de clients en organisant des files d’attente en caisse, des réserves de paniers ou des chèques-cadeaux. Nous installons également des tables de paquets-cadeaux que nous confions à des associations formées au pliage La Procure.
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Faites-vous appel à du personnel supplémentaire pour l’occasion ?
Rue Mézières, nous embauchons deux libraires en renfort, de novembre à décembre, et trois autres renforts chargés de la réception et de la préparation des commandes, qui explosent, sur Internet, en livraison, et en click & collect.
Avez-vous également aménagé vos horaires d’ouverture pour répondre à la demande de la clientèle ?
En effet ! Nous ouvrons les deux dimanches qui précèdent Noël, autrement dit les 15 et 23 décembre. Les autres jours, nous fermons une demi-heure plus tard, c’est-à-dire à 20 heures au lieu de 19h30.
