27 mars > Premier roman Hongrie

C’est une manière de portrait éclaté, de voyage à travers les époques. La narratrice de Code-barres, nous la découvrons à plusieurs moments de son existence. D’abord quand elle arrive trop tard pour dire adieu à un homme qui avait soixante ans de plus qu’elle et aurait pu être son grand-père. La dernière fois qu’elle avait vu le "Vieux", il pouvait à peine parler. Il était au lit, couché, recouvert d’un plaid à carreaux…

Puis la dame a 35 ans, elle est mère d’un garçon de 4 ans, lorsqu’un de ses amis proches décède, "longuement, difficilement". Arrive ensuite le temps de l’enfance. L’époque des blouses, des protège-cahiers et des couvre-livres indigo. Quand son camarade Roland Rungas perdait l’équilibre, chutait et se fendait la bouche. Quand le plumier de sa camarade Kinga Janak disparaissait.

Jeune fille, l’héroïne du premier roman de Krisztina Tóth était amoureuse. Elle révisait ses examens, traînait comme une étrangère dans les couloirs de l’université. Voici aussi que l’on croise un père qui avale les aliments "sans mesure et sans choix". Une grand-mère maternelle qui sait toujours quel temps il fait et qui ronfle. Un oncle qui roule dans une "Merco" cabossée et tient un magasin d’antiquités. Ou encore Kathy, l’amie américaine qui porte un appareil dentaire, photographie tout ce qu’elle voit et prononce Duran Duran d’une curieuse manière…

Plus tard, il y a aussi un long voyage au Japon. L’occasion de regarder dans l’avion un film où Scarlett Johansson court en survêtement blanc. Avant une arrivée à l’aéroport de Narita où la situation tourne mal d’emblée… Poétesse née en 1967 qui a déjà derrière elle cinq volumes de poésie à Budapest, Krisztina Tóth débute ici en beauté dans la prose. Paru en Hongrie en 2006 et aujourd’hui traduit dans la collection "Du monde entier" de Gallimard, Code-barres montre son art de la scène, du portrait et du détail. Al. F.

Les dernières
actualités