Retraite complémentaire

En 2015, l'annonce de la hausse de la cotisation de retraite complémentaire au régime des artistes auteurs professionnels (RAAP) avait provoqué colère et incompréhension chez les intéressés, qui n'y voyaient qu'une ponction supplémentaire sur leurs revenus, alors que la perspective d'une pension après leur vie professionnelle leur paraissait bien lointaine et aléatoire. Depuis, la connaissance des avantages de ce régime s'est améliorée, et la situation semble apaisée. « Le taux d'encaissement atteint 74 % », note Angela Alves. La directrice de l'Ircec (Institution de retraite complémentaire de l'enseignement et de la création), caisse de retraite qui gère trois régimes (auteurs et compositeurs dramatiques, et lyriques, avec celui des artistes auteurs), y voit l'expression d'une meilleure compréhension de la part des artistes auteurs.

Autre preuve d'apaisement et d'intérêt désormais mieux compris, 13 % seulement des cotisants ont opté pour le taux réduit de 4 % qui leur est proposé, alors que 72 % d'entre eux remplissaient les conditions de revenus pour le faire, souligne Angela Alves. Avant cette réforme, nécessaire pour rester en conformité avec une réglementation européenne, 80 % des auteurs se contentaient de la cotisation annuelle forfaitaire de 400 euros, déconnectée de leurs revenus. Ils pouvaient verser plus pour améliorer leur pension future, mais considéraient qu'il était préférable de préserver leur niveau de vie actuel. La nouvelle réglementation ne leur laisse plus de choix, et ils devront verser 8 %, ce doublement étant progressif, de 1 point par an. « Le taux en 2019 est de 7 % », indique la directrice générale de l'Ircec, mais les cotisants peuvent passer tout de suite au taux plein s'ils le souhaitent.

Ceux dont le revenu est inférieur à 26 000 euros par an peuvent toutefois retenir le taux réduit, mais au prix d'une pension réduite. Une option rarement retenue donc, car ce régime est très avantageux dans les conditions actuelles, notamment pour les auteurs de l'écrit dont la moitié de la cotisation est prise en charge par la Sofia (société de gestion du droit de prêt) : le montant des pensions perçues dépasse celui des cotisations versées (par ailleurs déductibles du revenu) après quatre ans de retraite seulement, situation rendue possible par la jeunesse du régime, les cotisants étant quatre fois plus nombreux que les pensionnés.

04.02 2019

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