Livres Hebdo : L’espace accessible aux visiteurs est réduit d’un quart par rapport aux locaux du centre Pompidou. Comment avez-vous ajusté vos collections et vos services ?
Christine Carrier : Nous avons tout d’abord réduit le nombre de documents disponibles, en suivant notre charte documentaire qui ne change pas. Comme il est plus difficile de passer des appels téléphoniques sans déranger son voisin, nous avons installé deux cabines acoustiques. Et une partie de l’action culturelle se fait hors les murs. Le festival Effractions se tiendra par exemple à la Gaîté lyrique en février ; la 48e édition de Cinéma du réel s’exporte dans le quartier latin ; pour la Cinémathèque du documentaire, nous sommes au forum des images, au Centre Wallonie Bruxelles, également au mk2 Bibliothèque [sur le site de la BnF] à partir de la rentrée...
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Des débats d’idées et littéraires auront lieu tout au long de l’année grâce à un partenariat avec les bibliothèques de la Ville de Paris. Incidemment, cette activité hors les murs permet d’étendre et de resserrer notre réseau avec d’autres établissements culturels ou sociaux, et de rencontrer de nouveaux publics ! Nous maintenons donc l’ensemble de notre activité culturelle, en marquant seulement une pause dans les expositions pour 2025. Mais nous préparons une grande exposition centrée sur le dessinateur et scénariste de bande dessinée Emmanuel Guibert, avec un partenaire de la Ville de Paris.
« L’espace Facile à lire et les loges pour les personnes en situation de handicap dès l'entrée »
Et à la Bpi : 320 000 documents consultables sur place, 1 500 places assises, 220 postes informatiques. Que faire pour éviter les files d’attente, qui pouvaient s’étirer sur plus d’une heure à Beaubourg ?
Nous gardons le même système qu’avant : Affluences donne le temps d’attente pour entrer dans la Bpi, et la personne décide de venir ou non en conséquence. Nous aurions pu mettre en place des réservations, mais si une personne annule sa venue, elle ne doit pas bloquer une place. Et cela ne correspondrait pas à notre philosophie : les publics entrent librement et anonymement dans nos espaces.
Espace jeu vidéo, autoformation, cinéma, atlas, économie et gestion… Les visiteurs retrouvent les espaces classiques de l’ancienne Bpi. Qu’avez-vous repensé dans le nouveau parcours de visite ?
Nous avons profité du réaménagement pour installer dès l’entrée l’espace Facile à lire, et les loges pour les personnes en situation de handicap. Nous tenions à les faire apparaître assez tôt dans le cheminement de la bibliothèque. Et nous proposons une carte interactive en ligne qui aide l’internaute à s’orienter sur ces 8000 m2, à trouver un rayonnage, un document, et même à créer un itinéraire. La bibliothèque n’est pas tout à fait terminée mais apte à accueillir les personnes. Nous ajusterons nos services au fil des mois, en nous adaptant au public qui va nous rejoindre. Nous sommes une bibliothèque agile, et comptons le rester.