Manifestation

Du 10 au 12 octobre, le parc de Mandavit accueillera la 20ᵉ édition de Lire en Poche, rendez-vous incontournable des amateurs de livres de poche. Chaque année, près de 30 000 visiteurs s’y pressent pour rencontrer une centaine d’auteurs et découvrir la librairie éphémère imaginée par douze librairies indépendantes de Nouvelle-Aquitaine.

Pour son commissaire Lionel Destremau, interrogé par Livres Hebdo, cette édition anniversaire « n’a pas de thématique particulière : c’est une fête, un flashback qui met en lumière vingt années d’existence. Chaque édition est importante, mais celle-ci a bien sûr une certaine saveur. »

Hommages et rétrospectives

Cette nouvelle édition réunit ainsi un grand nombre d’anciens parrains et marraines et rend hommage à des figures aujourd’hui disparues qui ont marqué son histoire : Russell Banks, invité d’honneur en 2009, Jean Vautrin en 2011 et Jean Teulé en 2020. Le rôle d’Olivier Barrot, président d’honneur des premières années, sera également salué.

Cette édition spéciale propose également cinq grands espaces de rencontres, dont une nouvelle tente bédouine destinée au jeune public. « La jeunesse est un enjeu essentiel : nous devons renouveler le lectorat et permettre au plus grand nombre un accès privilégié à la littérature », souligne Lionel Destremau. 

Lire aussi : Lionel Destremau (Lire en poche) : « Le concept du poche continue d'être porteur »

Le programme alternera lectures, débats, tables rondes et animations « hors les murs » dans toute la Gironde. Deux spectacles d’ouverture donneront le ton : une lecture-concert d’Anne-Laure Bondoux au Trocké et le spectacle Ma vraie vie de poète de Marc Blanchet au Théâtre des Quatre Saisons, rejoué le samedi soir.

Parmi les auteurs présents, le public pourra retrouver, entre autres, Virginie Grimaldi, Sorj Chalandon, Marc Levy, Nicolas Mathieu (prix Goncourt 2018), Jean-Baptiste Andrea (prix Goncourt 2023), Susie Morgenstern ou Timothée de Fombelle, ainsi que Yasmina Khadra, Florence Aubenas, Jean-Christophe Rufin, Caryl Férey et Véronique Ovaldé. Trois expositions jalonneront le salon : une rétrospective des 20 éditions, un hommage aux auteurs disparus, et une galerie de « coups de cœur » à découvrir au musée de Sonneville.

Enfin, le salon restera fidèle à sa tradition avec la remise de cinq prix littéraires lors de la soirée d’ouverture le vendredi 10 octobre.

Une fréquentation fidèle et en hausse

Depuis sa création, Lire en Poche a su fidéliser son public. « En dix ans, nous sommes passés de 51 % de visiteurs déjà venus à 73 % en 2024 », note Lionel Destremau qui poursuit : « C’est un signe fort : les gens reviennent, ils se sentent bien ici. »

Un modèle à taille humaine

Si le salon attire chaque année plusieurs dizaines de milliers de visiteurs, ses organisateurs refusent toute logique de gigantisme. « Nous avons atteint une limite, et c’est une bonne chose. Nous ne voulons pas devenir une grosse machine. Nous limitons volontairement le nombre d’invités pour préserver la convivialité », insiste le commissaire.

Un esprit qu’il souhaite traduire par une programmation équilibrée. « Ce qui m’intéresse, c’est que le salon soit à l’image d’une collection de poche : avec des locomotives, des nouveautés et des ouvrages plus anciens. L’idée, c’est de parvenir à une alchimie où chacun trouve sa place », ajoute-t-il.

Le format poche au cœur du projet

Depuis sa création, Lire en Poche défend la spécificité d’un format qui a beaucoup évolué au cours des dix dernières années. « L’avantage du poche réside dans son accessibilité financière et sa capacité à favoriser les achats d’impulsion. Nous souhaitons que les visiteurs découvrent et repartent avec des livres d’auteurs qu’ils ne connaissaient pas auparavant », observe Lionel Destremau.

Pour lui, le poche a su se réinventer : « Les éditeurs ont beaucoup travaillé sur la mise en page, la typographie et la composition… Le poche est devenu un véritable objet de lecture et de plaisir. » L’éditeur note par ailleurs que le chiffre d’affaires du salon a globalement augmenté en dix ans, sans pouvoir déterminer clairement si cette hausse résulte de l’augmentation des ventes ou de celle des prix.

Des financements fragiles

Comme beaucoup d’événements culturels, Lire en Poche reste dépendant des financements publics et privés. Si le salon n’a pas le statut associatif, le commissaire émet tout de même quelques inquiétudes à l’approche des prochaines élections régionales et nationales : « Des baisses de subventions pourraient fragiliser l’équilibre. Mais il faut rappeler que nous sommes un service de la ville : sans la volonté municipale, l’événement n’aurait jamais pris une telle ampleur. »

Et après ?

À l’avenir, l’équipe du salon envisage de renforcer sa présence au-delà du rendez-vous annuel. « Dans l’idéal, nous aimerions développer davantage les animations à l’année, avec des actions ciblées sur un public ou un genre spécifique, voire des mini-salons », explique le commissaire qui préfère pour le moment se concentrer sur l’essentiel : « Mon vrai contentement viendra toujours du plaisir des lecteurs et des invités ».

Pour découvrir le programme complet rendez-vous : ici

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