Édito par Fabrice Piault, rédacteur en chef

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Entamée l’an dernier, l’introduction sur deux ans d’une palette complète de nouveaux manuels scolaires correspondant aux programmes refondus des classes de collège se heurte à une attrition de son financement. Sur deux ans, 13 millions d’ouvrages auront été acquis par les établissements, alors qu’il en eût fallu 21 millions. Ce déficit sera-t-il comblé l’an prochain ? Il faut le souhaiter, non seulement pour les éditeurs scolaires, mais surtout pour les élèves, dont les enquêtes montrent l’attachement au manuel papier même s’ils apprécient le manuel numérique sous une forme complémentaire, et aussi plus largement pour la place du livre à l’école.

Après que la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, a manifesté dès sa prise de fonction son souhait de voir le poids du livre se renforcer au sein du système éducatif, son collègue de l’Education nationale a dit à son tour sa volonté de "promouvoir les initiatives en faveur du livre". Lors de sa conférence de presse de rentrée, mardi 29 août, Jean-Michel Blanquer a assuré vouloir "transmettre le goût de la lecture" et "susciter le plaisir du texte". Une ambition qu’il faut saluer, en espérant qu’en soient rapidement précisés les moyens de la concrétiser.

Pour l’instant, ils sont modestes. En période de disette budgétaire, il s’agit avant tout de soutenir, sous une forme qui n’est pas détaillée, des actions préexistantes, comme "Lire et faire lire", le programme éducatif initié en 1999 par Alexandre Jardin et Pascal Guénée, le concours de lecture à voix haute "Les petits champions de la lecture", imaginé il y a cinq ans par le Syndicat national de l’édition, la Semaine de la presse et des médias dans l’école ou encore le Goncourt des Lycéens. Le ministre de l’Education nationale entend aussi proposer aux élèves, chaque année durant toute leur scolarité, "six à huit livres en lien avec les programmes scolaires". Un projet qui demande encore à prendre corps.

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