Le 19 septembre, Livre Diffusion a organisé la première réunion consacrée aux mesures d'accompagnement d'un "plan de sauvegarde de l'emploi" (PSE), qui prévoit la fermeture des centres de distribution de Nantes et de Lyon. "Vingt-trois salariés sont concernés à Lyon, et 13 à Nantes. L'activité sera regroupée à Ivry où 15 postes doivent être créés", explique Patrick Thoumire, délégué CFDT. "L'activité de ces deux centres est insuffisante pour assurer leur équilibre économique, et les actionnaires ne souhaitent plus les subventionner", >explique Franck Ferrière, DG de l'entreprise, contrôlée aux deux tiers par Gallimard-Flammarion et par La Martinière. Avec la diversification engagée en tant que grossiste, le travail de préparation des commandes de sites Internet (Gibert Joseph, Chapitre.com, Decitre) et le service aux librairies d'Ile-de-France, le site d'Ivry pourra se développer et être viable, estime la direction. "Nous avons besoin des compétences du personnel de Nantes et de Lyon. Nous sommes prêts à accompagner dans leur effort ceux qui souhaiteront venir travailler à Ivry", précise Franck Ferrière. L'entreprise emploie 69 personnes et traite 45 millions d'euros de volume d'affaires, en prix public hors taxes. Son dernier bilan publié (2010) affiche un déficit de 0,34 million d'euros.
"Les comptoirs de vente ont été créés dans les années 1980, lorsque les délais de livraison pouvaient atteindre 15 jours. Ils se sont raccourcis aujourd'hui, et la plateforme de regroupement Prisme fonctionne très bien, ce qui a entraîné une baisse de fréquentation des centres", explique le DG. Les représentants du personnel soulignent que la nouvelle SAS Livre Diffusion, créée après la dissolution du GIE du même nom, après un précédent plan de licenciements, avait dû supporter d'emblée dans ses comptes le passif accumulé, alors que la nouvelle structure était supposée apurer ces déficits. D'autre part, ils pointent une concurrence interne des plateformes de distribution, qui sont leurs actionnaires directs, mais veulent aujourd'hui centraliser toute l'activité logistique pour rentabiliser les investissements réalisés depuis quelques années.
Sur place, le personnel souligne le service apporté au tissu des petites librairies locales et le service de dépannage très fréquemment utilisé par les plus grandes. Ce qui rejoint les inquiétudes du Syndicat de la librairie française (SLF) à propos de "la fermeture des salles de vente régionales" : >avant Livre Diffusion, Editis a engagé le même retrait à Nantes et à Bordeaux. Le SLF regrette l'absence de recherche de solution de mutualisation et souligne qu'Hachette Livre a au contraire décidé de «renforcer ses platesformes régionales de Nantes et de Lyon avec une promesse de livraison des réassorts en 48 heures".

