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Luc Bourcier (Izneo): "Le marché de la BD numérique reste encore trop méconnu"

Luc Bourcier (Izneo): "Le marché de la BD numérique reste encore trop méconnu"

Le directeur général d’Izneo dresse le bilan et confie ses objectifs pour le marché de la BD numérique à l’occasion des 10 ans de la plateforme.
 

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Par Alexiane Guchereau
Créé le 01.07.2020 à 19h00

Livres Hebdo : Comment le marché de la BD numérique a-t-il évolué ?
 
Luc Bourcier : Il est en progression depuis le début de l’année. Chez Izneo, on a pu observer une hausse de 35% de son chiffre d'affaires sur le premier trimestre 2020 par rapport à la même période et le confinement nous a permis de doubler notre chiffre d’affaires sur les mois de mars d’avril et de mai. Mais le marché de la BD numérique représente 2% du chiffre d’affaires global de la BD en France (estimé selon Gfk à 555 millions d'euros lors de l'année 2019). Elle est encore loin derrière le marché japonais, où la part du digital représente un peu plus de 50% du chiffre d’affaire global ou de celui des États-Unis (9%). Un auteur ou un éditeur de BD ne peut pas encore compter sur le numérique pour vivre.
 
Comment expliquez-vous que le secteur du digital représente encore une part si faible ?
 
Le vrai problème, c’est que le marché reste encore trop méconnu et qu’on manque de moyens pour le faire connaître. Alors on essaye de proposer des offres, comme celle qui a été mise en place pendant le confinement, quand, avec nos partenaires, on a mis 6000 albums issus de trente maisons d’édition à disposition des lecteurs. La bonne nouvelle, c’est qu’avec le confinement, les gens se sont rendus compte qu’il y avait d’autres façons d’accéder aux contenus. Izneo a constaté que le trafic sur son site a été en hausse de 30% par rapport à la normale sur ce mois. Il n’y a pas eu de dégradation du taux de conversion gratuit-payant. C’est une manière de montrer qu’Izneo est un partenaire stable.   

LH : Quelle est la part des revenus aux éditeurs ?

Depuis sa création, elle a reversé aux éditeurs un total de 7 millions d’euros avec une forte accélération ces quatre dernières années. Au seul titre de l’année 2020, la société prévoit des reversements dépassant 1,5 millions d’euros. C’est assez intéressant pour nous puisque les sommes reversées participent à la croissance du marché. Plus les auteurs reçoivent de l’argent issu du digital, plus ils y accordent de l’importance.
 
LH: Quels sont vos objectifs ?
 
L’idée principale, c’est de faire en sorte que la BD rejoigne le secteur du numérique et de continuer à faire évoluer notre catalogue, composé aujourd'hui de 35000 titres, pour séduire les consommateurs de loisirs numériques. Après le lancement en Allemagne en 2019, on annonce pour le 1er juillet, l’arrivée d’une version néerlandophone.

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