SCOLAIRE

"Le seul moyen de se développer est de prendre le contrôle d'autres maisons." FRANCIS ESMÉNARD- Photo OLIVIER DION

Magnard-Vuibert profite d'un contexte favorable pour se renforcer dans le scolaire : le 16 septembre, la filiale d'Albin Michel a bouclé le rachat de Casteilla, spécialiste de l'édition de manuels à destination des filières de l'enseignement technique et professionnel. Le montant de la transaction n'a pas été communiqué. L'entreprise, dont les dirigeants et actionnaires partent à la retraite, emploie une quinzaine de salariés, a publié 70 nouveautés cette année, et réalise un chiffre d'affaires de 3 millions d'euros pour un résultat positif, indique Guillaume Dervieux, P-DG de Magnard-Vuibert. L'an dernier, Magnard-Vuibert avait repris Delagrave, autre éditeur du secteur technique et professionnel, cédé par Flammarion. Poursuivant sa spécialisation dans le scolaire, la filiale d'Albin Michel a en revanche cédé en juillet Dervy-Médicis (1,6 million d'euros de CA) à Trédaniel.

"Les deux sociétés se complètent bien." GUILLAUME DERVIEUX- Photo DR

Tout en reconnaissant que le scolaire est un secteur plus complexe qu'il ne le croyait lorsqu'il avait repris Magnard en 1995, Francis Esménard l'estime néanmoins nécessaire à la stabilité de son groupe. "Un éditeur de littérature générale est toujours inquiet du prochain exercice : par définition, le succès d'une année n'est pas celui de la suivante - même si nous avons la chance d'avoir des auteurs qui publient avec une certaine régularité. Dans le scolaire, le marché dépend certes des décisions des pouvoirs publics, mais il y a quand même des budgets. Comme ils ne sont pas en extension, le seul moyen de se développer est de prendre le contrôle d'autres maisons", explique le président du groupe Albin Michel.

Ancrage au collège et au lycée

Magnard a profité aussi des changements des programmes pour prendre des parts de marché ; au collège, où il était encore peu présent au milieu des années 2000, et au lycée, depuis la mise en oeuvre d'une réforme plus qu'attendue par les éditeurs du secteur. "Le marché est à un pic, et nous avons progressé dans ce contexte, notamment en géographie, où nous sommes leader, mais aussi en français", se félicite Guillaume Dervieux. Magnard-Vuibert a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 27,5 millions d'euros, en progression de 3,2 %. Tirées par le lycée, les ventes de manuels, qui représentent environ 15 millions de recettes, ont fortement progressé et compensé le recul des segments parascolaire et jeunesse. Le résultat net a atteint 3,3 millions d'euros avec les dividendes de Dilisco, la filiale distribution-diffusion de Magnard-Vuibert, dont l'activité sera entraînée par l'arrivée des deux nouvelles marques.

Le scolaire sera encore plus important chez Magnard pour l'exercice 2011 avec l'intégration complète de Delagrave, et partielle de Casteilla. En année pleine, ces deux maisons totalisent un chiffre d'affaires de 7 millions d'euros, indique Guillaume Dervieux. "Elles se complètent bien, l'une étant spécialisée dans les filières industrielles, et l'autre dans les services. Le marché de l'enseignement technique et professionnel est très morcelé, mais l'amplitude de ses variations est moins forte que dans l'enseignement général, et les prises de risque sont moindres", explique le P-DG de la branche éducation.

04.06 2015

Auteurs cités

Les dernières
actualités