Kim Bedenne a retrouvé son pays d’adoption, le Japon. A 33 ans, cette diplômée de l’Ecole de journalisme de Sciences po, qui a fait toute sa carrière dans le manga, a quitté le 30 septembre la France et son poste de directrice éditoriale de Pika - où elle est remplacée par Mehdi Benrabah, venu de Kazé - pour ouvrir le bureau japonais de l’éditeur parisien Ki-oon. "C’est notre œil de Moscou à Tokyo, plaisante Ahmed Agne, le directeur de la maison. Elle va sentir les évolutions du pays, mais aussi être une interlocutrice au quotidien pour nos partenaires et les mangakas que nous publions en direct." En effet, Ki-oon édite déjà Tetsuya Tsutsui ou Mamiya Takizaki et souhaite parvenir à 50 % de création originale. Kim Bedenne approchera les auteurs nippons : elle parle couramment leur langue et connaît bien le marché puisque, de 2007 à 2012, elle a été chargée des licences de mangas au sein du service international du géant Kodansha. La jeune femme a été biberonnée aux dessins animés japonais, mais, ayant grandi en province quand Internet était peu développé, elle a attendu la fac pour apprendre la langue et la culture nippones.
"J’y suis allée pour la première fois en touriste, avec une amie franco-japonaise de classe prépa, quand j’avais 19 ans, raconte-t-elle. Deux ans plus tard, je partais pour Tokyo, pour mon premier échange universitaire." Le début d’une longue histoire avec ce pays. Anne-Laure Walter