Disparition

Maryse Wolinski rejoint Georges

Maryse Wolinski et son mari Georges Wolinski - Photo EMANUELE SCORCELLETTI Emanuele ScorcellettiPhoto12 via AFP

Maryse Wolinski rejoint Georges

Ce jeudi 9 décembre, la liberté d’expression perd l’une de ses plus ferventes combattantes. Maryse Wolinski est décédée laissant derrière elle son projet de Maison européenne du dessin de presse. 
 

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Par Pauline Gabinari,
Créé le 09.12.2021 à 20h00

« Une guerrière, une résistante », écrivait Anne-Emmanuelle Isaac il y a un an dans Le Figaro. « Une défenseuse implacable de la liberté d’expression », déclare Le Seuil. Combattante de la liberté de parole, Maryse Wolinski l’a été jusqu’au bout signant encore en septembre dernier, aux côtés de six dessinateurs de presse, une tribune dans le JDD pour défendre la caricature et créer une Maison européenne du dessin de presse. La journaliste et écrivaine s’est éteinte aujourd’hui 9 décembre à l’âge de 78 ans, à Paris. 
 
Née à Alger en 1943, Maryse Wolinski arrive très tôt en France où elle grandit entre Paris et le Lot-et-Garonne. Après un passage à Sud-Ouest, chez qui elle fait ses premiers pas en tant que journaliste, la jeune femme entre au Journal du dimanche.

C’est là qu’elle rencontre Georges Wolinski. Elle a 21 ans, lui la trentaine. Ils tombent amoureux sans jamais cesser de s’aimer jusqu’à l’assassinat de ce dernier, lors de l’attentat de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. Désormais veuve, elle dédie sa plume à la transcription sur papier de cet instant tragique et de la « vie d’après » (Chérie, je vais à Charlie, 2016, Le goût de la belle vie, 2018, et Au risque de la vie, 2020, tous publiés au Seuil). 

L'écriture comme passion
 
Davantage écrivaine que journaliste sur la deuxième partie de sa vie, Maryse Wolinski écrit son premier ouvrage, La divine sieste de Papa en 1981 (La Farandole). Mais, ce n’est que dans les années 90 que l’écriture prend vraiment le pas. Après des contributions dans F MagazineElle ou encore Le Monde Dimanche, elle intensifie son travail de romancière et essayiste, d'abord chez Flammarion (Au diable Vauvert, Le Maître d'amour) puis chez Albin Michel (Chambre à part, Lettre ouverte aux hommes qui n'ont toujours rien compris aux femmes, Nous serons toujours jeunes et beaux, L'Ivresse de vivre : le défi de la longévité, La Femme qui aimait les hommes, La Tragédie du bonheur, La Chambre d'amour). Mais c’est finalement au Seuil qu’elle trouve définitivement sa place en 2008. Elle y publiera sept ouvrages : La Mère qui voulait être femme, La Sibylline, Georges, si tu savais..., La Passion d'Edith S., Chérie, je vais à Charlie, Le goût de la belle vie et Au risque de la vie, son ultime ouvrage.

« Les Editions du Seuil, dont elle était une amie fidèle, saluent l’élégance de son courage, l’obstination de sa pensée et des valeurs qui l’animaient », a d’ailleurs déclaré la maison.   
 

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