Disparition

Michel Tournier est décédé à 91 ans

Michel Tournier est décédé à 91 ans

L'auteur de Vendredi ou les limbes du pacifique et du Roi des Aulnes, prix Goncourt en 1970, est décédé à son domicile de Choisel (Yvelines) lundi 18 janvier. 

Par Pierre Georges,
Vincy Thomas,
avec AFP Créé le 19.01.2016 à 01h57 ,
Mis à jour le 19.01.2016 à 13h00

L'écrivain Michel Tournier, l'un des grands auteurs et conteurs français de la seconde moitié du XXe siècle, prix Goncourt pour Le roi des Aulnes en 1970, est décédé lundi 18 janvier à l'âge de 91 ans, chez lui à Choisel, ont indiqué ses proches et la mairie de cette commune des Yvelines à l'AFP.

"Il est décédé à 19 heures ce soir", entouré de ses proches, a précisé son filleul, Laurent Feliculis, que l'écrivain considérait comme son fils adoptif. Son décès a également été confirmé par le premier adjoint au maire de Choisel, Frédéric Julhes. Michel Tournier habitait depuis plus de 50 ans dans l'ancien presbytère de cette commune de quelque 550 habitants située près de Paris.

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Avec Le Roi des aulnes, couronné par le prix Goncourt en 1970 à l'unanimité (fait unique), il revisite l'histoire d'un ogre en Prusse orientale qui consomme de la chair humaine, séduit la jeunesse et la jette dans la guerre. Le roman est porté à l'écran par Volker Schloendorff en 1996.
 
Germaniste, et ami critique de l'Allemagne, philosophe de formation, Michel Tournier renonce à l'enseignement et s'occupe de traductions et d'émissions à la radio puis à la télévision avant de publier à 42 ans son premier roman Vendredi ou les Limbes du Pacifique en 1967 qui ouvre trois décennies consacrées à la littérature. Le livre avait reçu le Grand prix du roman de l'Académie française et fut un best-seller vendu à plus de 5 millions d'exemplaires. Il le décline alors pour la jeunesse avec le classique Vendredi ou la vie sauvage en 1971.

Admirateur de Gustave Flaubert, amoureux des îles, des montagnes et des arbres, mais aussi des voyages, il a bâti une œuvre originale qui fait de lui l'un des écrivains français marquants du dernier tiers du XXe siècle. Puisant dans les mythes, flirtant avec l'anthropologie et la métaphysique, Michel Tournier se détournait de la psychologie classique, et dans le style, du roman contemporain.
 
À la fin de sa vie, il n'écrit plus mais donne encore des entrevues pour évoquer son parcours et ses textes. La bibliothèque universitaire d'Angers est dépositaire des papiers de l'écrivain et a créé un fonds Tournier.
 
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Dans un entretien au Figaro paru l'an dernier, il constatait: "A la fin de sa vie, on peut évaluer sa vie à partir de six critères: le physique, la famille, l'époque, les amitiés, l'amour, la profession. Mon bilan est plutôt bon, avec même ce sommet professionnel que représente le prix Goncourt. Le point faible, c'est l'époque où j'ai vécu."

Son oeuvre, entièrement publiée chez Gallimard, compte d'autres romans comme Les météores (1975), sur la gémellité dont certains passages effleurent le mystère de l'homosexualité, Gaspard, Melchior et Balthazar (1980),  La goutte d'or (1986), voyage initiatique, Eléazar ou la source et le buisson (1996), des recueils de nouvelles tels Le Médianoche amoureux (1989), des contes comme Le Coq de bruyère (1978), des essais comme Le vol du vampire (1981), des livres plus personnels comme Le Vent Paraclet (1977) ou Journal extime (2002).

Sa dernière publication remonte à juin 2015: une correspondance avec son traducteur allemand Hellmut Waller, Lettres parlées à son ami allemand Hellmut Waller (1967-1998)
 

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Ancien traducteur, attaché de presse à Europe 1, éditeur chez Plon, il a aussi présenté une émission télévisée sur la photographie, "Chambre noire". Il avait d'ailleurs publié une dizaine d'ouvrages sur la photo et participé avec Lucien Clergue à la création des Rencontres photographiques d'Arles.

Souvent coiffé d'un bonnet de laine, l'écrivain se présentait sous les traits d'un célibataire affable et attentif, parfois "grande gueule" et chrétien assumé. En 1989, ses propos anti-avortement avaient fait beaucoup de bruit.

Ancien membre du comité de lecture de Gallimard, il avait été de 1972 à 2010 juré Goncourt, fonction qu'il avait quittée pour raison de santé. Il avait été fait le 1er janvier commandeur de la légion d'honneur et élu écrivain de la décennie par la presse littéraire française en 1979.

"Je ne désire que trois choses", assurait-il: "de l'or, de l'encens et de la myrrhe. L'or représente les droits d'auteur, l'encens les bonnes critiques et la myrrhe le passage à la postérité".

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