Choisissant, en 2014, le statut de Société coopérative et participative (Scop) pour sauver Les Volcans de la faillite de la chaîne des librairies Chapitre à laquelle elle appartenait, ses salariés ont suscité dans la profession autant de curiosité que de scepticisme. Aujourd'hui encore, la formule coopérative est rarement utilisée dans le secteur. Or, cinq ans plus tard, non seulement la grande librairie de référence de Clermont-Ferrand a retrouvé le chemin de la croissance, jusqu'à reprendre un autre point de vente à Riom, mais son expérience fait d'elle un modèle à plusieurs titres.

Au 18e rang du dernier Classement annuel Livres Hebdo des 400 premières librairies françaises, l'entreprise clermontoise porte avec dynamisme le modèle Scop, qui apparaît maintenant comme une option crédible pour la gestion et le développement d'un commerce de livres. Les Volcans ont traversé de multiples difficultés. Celle d'assurer la gouvernance efficace d'une entreprise collectivement contrôlée au départ par une douzaine de sociétaires - ils sont 22 aujourd'hui - n'est pas la moindre. Mais, comme l'explique dans nos colonnes sa gérante, Martine Lebeau, la société a atteint un « rythme de croisière », avec chaque année de nouveaux investissements.

Surtout, au travers et au-delà de son modèle juridique original et des valeurs qu'il porte, la librairie Les Volcans ne s'est pas contentée de repenser l'organisation de la librairie et les relations entre ses salariés, sociétaires ou non. Elle est parvenue à modifier son rapport avec sa clientèle et plus largement son insertion dans la cité. Elle a réussi, ainsi que l'exprime Martine Lebeau, à « augmenter son capital de sympathie » dans sa zone de chalandise. Un exemple non seulement pour les librairies qui ont choisi le modèle Scop, mais aussi pour toutes les autres qui, quel que soit leur statut, sont confrontées au défi de la requalification de leur relation à leur public, au-delà de l'acte commercial.

20.02 2020

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