Cinéma/France 21 février Michel Ciment

Voir et faire voir. Quel plus beau programme, quel plus beau destin que celui-ci, pour qui s'applique à vivre sa vie durant un peu plus fort que la vie, dans l'ombre et le secret d'une salle de cinéma ? Il y eut par le passé des Bazin, des Tailleur, des Daney pour s'appliquer cette noble ambition ; il ne reste aujourd'hui que quelques noms, Jean Douchet, Gilles Jacob ou Michel Ciment. Aussi, malgré son titre, Une vie de cinéma, l'imposant volume que fait paraître ce dernier ne doit pas être compris comme un solde de tout compte, mais un livre de combat, grouillant de vie, admirations et colères mêlées. A l'image de son auteur.

Michel Ciment en effet, c'est cet homme qui partout où il pouvait (et d'abord à « sa » revue, Positif) nous apprit à regarder. A regarder Kubrick, Kazan, Losey, Boorman... Ce n'est pas rien. Son livre porte témoignage de cette maïeutique généreuse (l'homme sait aimer, ça se fait rare...) mais ne cède jamais aux sirènes des temps. Cette Vie de cinéma est donc d'abord une promenade. Et moins un bilan, fût-il d'étape, que l'objet parfois d'une nécessaire réévaluation (Gainsbourg, Rosi, Sautet...) et l'affirmation d'une fidélité critique et complice.

Michel Ciment
Une vie de cinéma
Gallimard
Tirage: 5 000 ex.
Prix: 22 euros ; 512 p.
ISBN: 9782072799679

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