2007

Avec son physique de Viking au visage fouetté par les embruns (il vit à Saint-Malo), on a du mal à imaginer Olivier Adam en jeune homme triste. C'est pourtant ainsi qu'il se présenta, le jour - était-ce en 1999 ? - où je fis l'erreur de refuser son premier manuscrit. En quelques livres, Olivier Adam s'est imposé. A l'abri de rien a même frôlé le Goncourt. Il faut dire que ce roman vibrant de colère avait de quoi frapper les esprits, avec ses immigrés clandestins chassés par la police comme du gibier, et cette jeune femme prête à tout pour leur venir en aide, au risque de se perdre. Olivier Adam est un écrivain de l'excès : trop littéraire, trop sensible, trop radical pour se plier aux normes du bien-écrire. Il me fait parfois penser à certains écrivains des années 1930 - Marc Bernard, Georges Navel, Raymond Guérin, Henri Calet - dont il partage le peu de goût pour les mondanités et la connaissance précoce de la douleur. Il n'a pas son pareil pour suggérer une atmosphère, un climat, comme si ses personnages devenaient poreux aux éléments naturels - la pluie, le vent, les rochers -, de telle sorte que leurs sentiments venaient à leur tour s'y refléter, s'y cristalliser. Exposé à tout : voilà le vrai visage d'Olivier Adam.

Les dernières
actualités