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Palmyre éditions : une maison indépendante née à Liège

De gauche à droite : Emilien Kosc-Fecko, Thomas Gutkin et Clothilde de Chérancé les co-fondateurs - Photo Palmyre Éditions

Palmyre éditions : une maison indépendante née à Liège

Installée à Liège, la jeune maison fait ses débuts avec un catalogue éclectique qui sera inauguré en septembre prochain. Fondée par trois passionnés aux parcours atypiques, Palmyre entend défendre la liberté éditoriale et redonner à la Cité ardente une place dans la francophonie littéraire.

 

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Par Louise Ageorges
Créé le 13.08.2025 à 17h40

Créée en novembre 2024 par Thomas Gutkin, Émilien Kosc-Fecko et Clothilde de Chérancé, Palmyre éditions fait ses premiers pas dans le paysage littéraire belge. Après avoir publié, le 1er mars 2025, Pomme de Reinette, une nouvelle signée Christiana Moreau (Lauréate du Concours de nouvelles SagaCité 2024), la jeune maison dévoilera son catalogue de rentrée le 25 septembre prochain. « Officiellement, les statuts ont été déposés en novembre dernier, mais nous préférons attendre la fin de la tempête de la rentrée littéraire 2025 pour nous lancer », explique Thomas Gutkin, interrogé par Livres Hebdo.

Hommage à la Cité ardente

Les trois fondateurs ont des parcours aussi différents que complémentaires : Thomas Gutkin, juriste spécialisé en droit des affaires ; Émilien Kosc-Fecko, également juriste ; et Clothilde de Chérancé, pilote d’avion. Grand-mère poétesse, oncle bédéiste ou goût prononcé pour les classiques, chacun nourrit un lien personnel à la littérature. « Nous avons des lectures variées, et c’est cette complémentarité qui nous a donné l’idée de créer Palmyre éditions », développe Thomas Gutkin.

Liège, où ils se retrouvent, a des allures d'évidence pour le trio : « Il n’y avait plus de maison d’éditions généraliste ici, alors que la ville est un symbole ». En effet, historiquement, la première agglomération wallonne jouissait en tant que Principauté d'une autonomie politique et religieuse significative lui permettant une plus grande liberté d'édition que ses voisins, soumis à une censure plus stricte.

Éclectisme au programme

Pour ce qui est de sa ligne éditoriale, Palmyre revendique une grande liberté de ton, la maison publiant romans, poésie, récits et nouvelles. Les trois fondateurs sont particulièrement attachés au format court, qu'il valoriseront avec la collection « Carte postale » : illustrés par divers artistes, les ouvrages auront pour spécificité de pouvoir être envoyés par la poste comme une carte (emplacement de l'adresse et du timbre au dos). « C’est un format qui nous tient particulièrement à cœur : comme nous étions tous les trois régulièrement à l’étranger, nous nous envoyions des cartes postales », se remémore Thomas Gutkin.

Le catalogue, qui sera officiellement inauguré le 25 septembre, soit deux jours avant la Fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles, comptera plusieurs titres aux styles et formats variés : Rêve d’enfant de Jean-Claude Raskin (dont il s'agit du second roman), Fugues de Bénédicte Monnoye (premier roman épistolaire de l'autrice mêlant mails, SMS et télégrammes), Mauvaise poétesse, un recueil de poèmes féministes d’Hanae Roquet (propriétaire du compte Instagram @soeurcierelitteraire), et Rature, un projet poétique quotidien signé Oscar de Bellune, entre autres. « Nous voulons équilibrer jeunes auteurs émergents et écrivains déjà connus pour tenir économiquement », précise Thomas Gutkin. 

Une vision francophone et locale

Si les auteurs viennent de toute la francophonie, la production restera locale, l’impression étant réalisée dans la province de Liège. Les tirages initiaux varieront de 500 à 800 exemplaires, complétée par une boutique en ligne. « Nous avons la chance d'avoir un imprimeur qui nous permet de réimprimer quasiment à la demande » se réjouit Thomas Gutkin.

Palmyre éditions ambitionne de publier une dizaine de titres par an, répartis équitablement entre formats longs et courts. Pas de bande dessinée ni de littérature jeunesse pour le moment, afin de rester concentrée sur son cœur de cible. Mais la maison espère déjà, par ses choix éditoriaux, ramener à Liège des voix nouvelles et faire rayonner la ville dans toute la francophonie.

Comme l’explique l’éditeur, le nom Palmyre évoque à la fois l’ouverture internationale et la préservation culturelle. Référence à la cité antique, symbole du patrimoine mondial, Palmyre incarne également pour Thomas Gutkin la défense de la culture face aux conflits et à l’obscurantisme, un écho à la liberté revendiquée par ses fondateurs.

« Dans une époque où l’attention semble se disperser et où la parole peut parfois être formatée, créer une maison d’édition indépendante, c’est affirmer que la nuance, la sensibilité, la complexité et la liberté d’expression ont encore leur place » conclut le co-fondateur.

Pour ce qui est de la diffusion et de la distribution, la jeune maison compte sur l’entreprise belge La Maison de la Poésie d’Amay.



 

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