Pas d'e-book pour Harry Potter

Harry Potter © Gallimard

Pas d'e-book pour Harry Potter

La polémique enfle aux Etats-Unis sur l'absence de version numérique de l'oeuvre de J.K. Rowling et nourrit les débats entre éditeurs et auteurs.

Par Claude Combet
avec cc Créé le 15.04.2015 à 21h52

Le seigneur des anneaux, de J.R.R.Tolkien a mis six ans à sortir en e-book mais Harry Potter n'est toujours pas disponible”, annonce Associated Press, qui fait le point sur la polémique en cours aux Etats-Unis.

Si les éditeurs outre-Atlantique se passionnent pour l'e-book et mettent autant d'espoir dans les nouvelles technologies, c'est qu'ils y voient le moyen de sauver un secteur qui subit gravement la crise.

Ils ont déjà franchi le pas et souhaitent disposer de versions numériques de tous les titres à leur catalogue alors que certains auteurs restent très réticents à céder leurs droits.

Si Tom Clancy et Danielle Steel ont donné l'autorisation de numériser leurs livres et que John Grisham est sur le point de le faire, les sept volumes d'Harry Potter ne sont pas numérisés, ni les classiques comme L'attrape-coeur, de J.D. Salinger, Lolita, de Vladimir Nabokov ou Fahrenheit 451, de Ray Bradbury, ni les livres de contemporains comme Thomas Pynchon, Gunter Grass ou Cynthia Ozick, sans parler des derniers titres de Studs Terkel, Roberto Bolano et Saul Bellow...

“Ne vous attendez pas non plus à avoir Un tramway nommé désir ou une autre pièce de Tennessee Williams sur votre e-reader, sa succession étant totalement opposée à toute licence électronique”, poursuit AP.

De fait, certains auteurs comme J.K. Rowling refusent parce qu'ils préfèrent le papier et avouent avoir peur des nouvelles technologies.

“La succession Tolkien voulait être absolument sûre que les e-books ne seraient pas éphémères”, raconte David Brawn, directeur éditorial chez HarperCollins UK.

Par ailleurs, le procédé ne permet pas encore de reproduire toutes les illustrations d'un livre comme celui d'Al Gore, Une vérité qui dérange.

Mais la polémique porte aussi sur les droits d'auteurs. Outre-Atlantique, auteurs et agents touchent aujourd'hui en moyenne 25 % des recettes et réclament le double, arguant du fait que les textes numériques coûtent moins chers à produire et à distribuer.

Et rappelons qu'Amazon.com vend ses e-books à moins de 10 dollars (7,50 euros).

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