« La principale vertu de ces Etats généraux du livre est de sortir d'une situation de non-dit et -d'exprimer clairement une dimension revendicative pour les auteurs, en invitant aussi les autres professionnels à prendre position publiquement, et en faisant entendre également la voix des pouvoirs publics qui peuvent jouer un rôle d'encadrement, et qui doivent prendre conscience de la situation « , explique -Pascal Ory, président du Conseil permanent des écrivains, organisateur de la journée du 4 juin. « Les Etats généraux de 2018 ont permis de faire passer la nécessité d'une compensation de la CSG pour les auteurs, dont les particularités étaient ignorées des responsables de la réforme. Etablir un rapport de force, c'est développer une argumentation et élever la voix », souligne l'historien, -spécialiste des questions sociales et culturelles.

« La précarisation des auteurs, y compris parmi les professionnels, est à l'origine d'une partie du malaise actuel. Nous sentons bien que la situation se fragilise chez les adhérents de la confédération qui compose le CPE, ajoute-t-il. Nous arriverons sur un terrain neuf avec cette réflexion sur un objectif de 10 % minimum de droits. Ce niveau est loin d'être atteint, il faut réfléchir à une juste rémunération des auteurs, et nous souhaitons que les partenaires se saisissent de cette question, insiste le président du CPE. Avec ses sensibilités et des sociologies variées, l'organisation a connu des périodes de moindre activité, mais elle se remobilise lorsque la situation s'aggrave. Le CPE est d'ailleurs né d'un moment de crise, lorsqu'il a fallu s'opposer à l'arrêté Monory [libéralisant le prix du livre, NDLR], puis s'organiser pour élaborer la loi sur le prix unique », rappelle l'historien.

En septembre prochain, Pascal Ory ne sollicitera pas de renouvellement de son mandat, qu'il aura été « très heureux d'exercer ». Le périmètre du CPE s'est agrandi pendant sa présidence et compte maintenant 19 organisations, avec la toute nouvelle Ligue des auteurs professionnels, créée en septembre, l'Alliance des agents littéraires français (en tant que membre observateur), et la Société des auteurs de jeux. Il transmettra à son successeur un dossier ancien, mais qui semble se concrétiser au fil des dernières réunions avec le Syndicat national de l'édition et le Syndicat de la librairie française : la création d'un outil précis mesurant les ventes de livres à partir des sorties de caisse.

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