Ce jeudi d’octobre 2007, jour d’attribution des prix Nobel, j’étais en train de rejoindre le stand de Flammarion après avoir rencontré des éditeurs allemands. Il faisait très beau et je me suis arrêté pour m’acheter à manger sur la grand-place ensoleillée qui sépare le hall 3 du hall 6. Pendant que je faisais la queue, ma femme m’appelle pour m’annoncer que Doris Lessing a obtenu le prix Nobel de littérature. Je me souviendrai toujours de ce moment, je crois que j’en ai lâché mon sandwich. Cela faisait trente ans qu’on parlait de ce prix pour cette prestigieuse écrivaine britannique, âgée de 88 ans à l’époque, auteure notamment du Carnet d’or. C’était une femme que j’affectionnais particulièrement. J’ai eu la chance de l’éditer plusieurs années et, malgré le succès en 2005 des Grand-mères, on avait fait notre deuil de ce prix puisqu’elle semblait être "passée de mode". D’où mon bonheur et ma surprise. Elle non plus d’ailleurs ne s’y attendait pas. On se souvient tous de l’air effaré de Doris sur le pas de sa porte, cabas à provisions à la main, alors que les journalistes affluaient pour l’interroger. Lorsque j’ai rejoint les équipes de Flammarion, tout le monde était en émoi, et Teresa Cremisi m’est tombée dans les bras. P. L.

Les dernières
actualités