2 mai > roman Ecosse

Iain Banks, décédé en 2013, savait tout faire. De la SF, avec Le seigneur des guêpes (Presses de la Cité, 1984). Du roman noir, avec Un homme de glace (Denoël, 1997). Ou bien de la satire, avec Le business (Belfond, 2001). L’Ecossais revient en librairie grâce à Calmann-Lévy et à Retour à Stonemouth.

Un opus de 2012 qui n’appartient à aucun genre, sinon à celui des bons romans. On suivra ici les pas de Stewart Gilmour. Le héros de Banks a 25 ans. Il n’aime pas qu’on l’appelle Stu ou Stewie, travaille à Londres dans l’éclairage après avoir étudié dans une école d’art plastique.

Avec sa veste Armani et son jean Paul Smith "assez classe", Stewart a repris le chemin de sa ville natale, Stonemouth, au nord d’Aberdeen. Il en est parti avec perte et fracas cinq ans plus tôt. La petite cité portuaire semble plutôt calme. Sauf qu’elle se trouve sous la coupe de deux familles qui s’occupent du trafic de drogue. Les Murston et les MacAvett possèdent des entreprises ayant pignon sur rue, de nombreuses propriétés dans la région.

Ces deux clans, Stewart les connaît bien. Il est d’ailleurs rentré au pays pour l’enterrement du vieux Joe Murston, Grandpa, qui l’avait à la bonne. Et ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Il convient de préciser que ce gandin sortait avec l’une des deux filles Murston. Ellie était "belle à en avoir mal aux yeux" avec sa chevelure couleur sable. Elle reniflait souvent, savait manier un dériveur, parlait de faire des études d’ingénierie et de philosophie, et avait accepté la demande en mariage de Stewart.

Sauf que celui-ci a tout gâché en culbutant Anjelica MacAvett dans les toilettes pour dames du cinquième étage de l’hôtel Mearnside… A Stonemouth, rien n’a changé. Les copains d’avant sont toujours là. Powell Imrie, "l’Arme de destruction massive du lycée", conduit une Range Rover. Bodie Ferguson, Ferg, picole toujours autant et lance : "On est cernés par les cons."

Très réussi, Retour à Stonemouth rappelle l’univers de certains films de James Gray. Et combien Iain Banks était un écrivain capable de passer d’un genre à un autre avec brio. Al. F.

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