La maladroite, premier roman d’Alexandre Seurat, lauréat du prix "Envoyé par La Poste", est la surprise de cette rentrée littéraire. Tiré au départ à 6 000 exemplaires, l’engouement est tel qu’il a été réimprimé trois fois et atteint un tirage de 25 000 (dont 16 000 ventes).

Son éditeur, le Rouergue, a tout misé sur le livre et en a fait l’unique roman de sa rentrée, montrant ainsi toute sa conviction. Enthousiaste, Sylvie Gracia, directrice de "La brune", en a parlé aux libraires dès mars, qui en ont reçu les épreuves avant l’été et ont créé le bouche-à-oreille à partir du mois d’août.

La maladroite s’inspire d’un fait divers réel, celui de Marina Sabatier, petite fille de 8 ans victime de maltraitance que ses parents finissent par tuer avant de faire croire à une disparition. L’habileté de l’auteur est dans la construction littéraire. Alexandre Seurat fait parler tous les protagonistes de l’histoire, la grand-mère, la tante, les institutrices, les médecins, l’assistante sociale, les gendarmes, et démontre ainsi leur impuissance face au discours stéréotypé des parents et du frère aîné, et le caractère inéluctable de cette mécanique impitoyable. S’il réussit à rendre l’émotion sans être larmoyant, il nous fait ressentir tout le poids de leur culpabilité, et nous interroge : qu’aurions-nous fait pour Diana ? Claude Combet

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