
En Belgique, éditeurs, distributeurs, libraires et auteurs ont décidé de s'unir face aux enjeux du numérique. Le Partenariat interprofessionnel du livre et de l'édition numérique (Pile) a présenté ses premiers chantiers à la Fédération Wallonie-Bruxelles, à la mi-mai. Créée en début d'année et doté d'un budget de 99 289 euros par les pouvoirs publics, cette association rassemble l'Association des éditeurs belges (Adeb), l'association d'éditeurs indépendants Espace livre et création, la Maison des auteurs et le Syndicat des libraires francophones de Belgique. Se concentrant sur le numérique, le Pile va mettre en place dans le courant de juin un outil de veille numérique afin de collecter et de partager des informations professionnelles avec un site Internet. Ensuite, des formations débuteront à la fin de juin sur "les aspects de production, transformation et exploitation". A la rentrée, elles iront en s'intensifiant, avec des spécialisations pour les différents métiers. Enfin, le Pile installe une "cellule d'observation des marchés", qui réalisera une série de sondages auprès du public sur leurs usages du numérique. «Notre premier cheval de bataille est le numérique, mais le Pile va aussi se consacrer à d'autres dossiers", souligne son président Philippe Goffe, directeur de la librairie Graffiti à Waterloo. Au menu : la TVA (en Belgique à 21 % pour le numérique et à 6 % pour le papier) ou encore la tabelle, appliquée par Hachette et Interforum sur la distribution des livres français en Belgique. Parallèlement, Philippe Goffe a été chargé par la Fédération Wallonie-Bruxelles d'une réflexion sur la création d'un portail numérique pour les libraires francophones en Belgique.
Selon la première estimation de l'Adeb, l'édition numérique a représenté en Belgique un chiffre d'affaires de 33 millions d'euros en 2011, soit 12,5 % du CA global des membres de L'Adeb. Mais l'activité est surtout tirée par le marché flamand. Le marché numérique francophone représente 5,6 % de l'activité des éditeurs belges francophones. Sur le front du papier, le marché du livre de langue française n'a reculé en 2011 que de 0,4 % en valeur, mais de 3,8 % en euros constants compte tenu d'une inflation de 3,5 %.