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Plainte contre Google pour abus de position dominante

Plainte contre Google pour abus de position dominante

Un consortium d’acteurs du numérique annonce son intention de déposer plainte contre Google devant la Commission européenne, en raison de l’hégémonie du moteur de recherche qui favoriserait ses propres services.

Par Hervé Hugueny,
avec AFP Créé le 15.05.2014 à 20h56

Quelque 400 acteurs du numérique regroupés dans l'Open Internet Project (OIP) ont annoncé lors d’une conférence de presse à Paris, jeudi 15 mai, leur intention de déposer plainte contre Google au nom de la défense de la neutralité du net. Il s’y trouve notamment des éditeurs de presse ou de sites Internet, mais pas d’éditeurs de livres en tant que tels.
 
Ces start-up, groupes de médias comme Axel Springer, Lagardère Active, ou CCM Benchmark, en passant par le Geste, syndicat des éditeurs de contenus en ligne, ou celui des tour operators (SETO), issus de 15 pays d'Europe, dénoncent le monopole de Google sur les moteurs de recherche qui lui permet de manipuler "les résultats de recherche afin de promouvoir ses propres services et dégrader ceux de ses concurrents", indique l’AFP.
 
Le mois dernier, le patron du géant de la presse européenne Axel Springer, l'Allemand Mathias Döpfner, avait sonné l'alarme en déclarant avoir "peur de Google", qui combine le plus grand moteur de recherche au monde, la plus importante plateforme vidéo (Youtube), le courrier électronique le plus populaire (Gmail) et Android, le système d'exploitation pour mobiles le plus répandu.
 
La Commission examine une première plainte et est sur le point de rendre un avis que ces entreprises jugent bien trop favorable au moteur de recherche.
 
"On interpelle la Commission européenne (...), il faut de la régulation sinon on va écraser la créativité européenne", s’alarme Benoît Sillard, patron du groupe de médias en ligne CCM Benchmark. Il donne en exemple le site de comparaison de prix en ligne Twenga, en difficultés depuis qu'il a subi une dégradation de sa visibilité sur Google, avec qui il se retrouvait en concurrence.
 
Dans le livre, Google n’apparaît plus vraiment comme un danger aujourd’hui en France, depuis que le Syndicat national de l’édition a négocié un accord cadre secret à propos du programme de numérisation réalisé depuis les Etats-Unis. Celui-ci était d’ailleurs confronté à un problème différent de celui qui motive l’action de l’OIP.
 
Pour les éditeurs de livres, la librairie numérique de Google Play serait même un acteur bienvenu, dans la mesure où elle pourrait contester l’hégémonie d’Amazon et de son Kindle. Vu du côté des librairies, et d’Amazon, cette librairie numérique pourrait certes devenir un des services propres du moteur de recherche qu’il serait susceptible de favoriser dans ses résultats.

Mais pour le moment, les résultats de recherche sur des livres dans Google n’indiquent quasiment jamais de liens vers Google Books en première page, au-delà de laquelle les internautes s’aventurent rarement.

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